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Le violeur interné en Belgique ne pourra pas avoir recours à l'euthanasie

La prison de Bruges où est enfermé pour l'instant le prisonnier. [EPA/STEPHANIE LECOCQ]
La prison de Bruges où est enfermé pour l'instant le prisonnier. - [EPA/STEPHANIE LECOCQ]
La procédure d'euthanasie dont un violeur et meurtrier belge avait demandé à pouvoir bénéficier a été suspendue mardi par ses médecins au profit d'un transfert vers un centre psychiatrique spécialisé.

Le violeur et meurtrier belge ayant demandé à être euthanasié ne sera pas exaucé. Ses médecins ont mis fin à la procédure, à cinq jours de la date prévue du décès. "Les motivations personnelles de cette décision relèvent du secret médical", a indiqué le ministre belge de la Justice, Koen Geens.

Le détenu a passé vingt-six ans en prison après de multiples condamnations pour viol et un assassinat. Il demande depuis longtemps à être autorisé à mourir. Il sera transféré  sous peu dans un centre de Gand spécialisé dans l'encadrement de personnes atteintes de "troubles psychiques profonds", a indiqué mardi le ministre.

Polémique sur un possible détournement de la loi

La polémique enflait en Belgique depuis l'annonce samedi de la date programmée pour l'euthanasie de ce quinquagénaire. Beaucoup ont dénoncé dans cette évolution un détournement de la loi belge sur l'aide à la fin de vie.

Le violeur en série se considère comme un danger pour la société et ne souhaite pas être remis en liberté. Mais jugeant ses conditions de détention inhumaines, il avait demandé à être transféré vers un établissement psychiatrique spécialisé aux Pays-Bas. Après le refus de la justice belge, il estimait n'avoir pas d'autre issue que l'euthanasie.

ats/ebz

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Critiques sur la prise en charge des personnes souffrants de troubles mentaux

La Ligue belge des droits de l'Homme a jugé que le choix du prisonnier concerné est "le résultat direct des manquements de l'Etat belge à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux".

Le ministre de la Justice a promis mardi de développer dans les six prochains mois un "plan en vue de l'organisation d'une capacité concrète d'accueil en Belgique" des internés souffrant de troubles psychiques profonds.

Le pays a été plusieurs fois condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour ses carences dans ce domaine.