Les Haïtiens rendent hommage lundi aux victimes du séisme qui, le 12 janvier 2010, a ravagé leur île, causé la mort de plus de 250'000 personnes et fait quelque 300'000 blessés. Cinq ans plus tard, la reconstruction est loin d'être terminée.
Depuis le séisme, qui avait fait 1,5 million de sans-abris, "79'397 personnes déplacées (...) vivent toujours dans 105 sites de déplacement", indique l'Organisation internationale pour la migration (OIM) dans un rapport, qui précise que 94% des déplacés internes ont quitté les sites temporaires.
L'épidémie de choléra ralentit les efforts
Au lendemain de la catastrophe, des milliards de dollars d'aide avaient été promis, mais une grande partie de cet argent n'est jamais arrivée.
Pour aggraver encore la situation, une épidémie de choléra, que des Casques bleus népalais, venus pour aider, sont accusés d'avoir réintroduit en Haïti, a fait plusieurs milliers de victimes supplémentaires et ralentit les efforts du pays pour se rétablir.
agences/ptur
La Chaîne du Bonheur finance toujours des projets
Cinq ans après, la Chaîne du Bonheur (CdB) continue de financer l'aide aux victimes dans l'île. En 2014, 7 nouveaux projets de ses ONG partenaires ont été approuvés, a-t-elle indiqué jeudi.
Ils sont essentiellement liés à la reconstruction, au développement et à la prévention des risques.
Depuis le début de l’intervention humanitaire, la CdB a soutenu 84 projets avec 61,8 millions de francs. Au total, 2700 maisons ont été réparées ou construites, 3300 latrines mises en place et 2500 réservoirs d’eau ont été financés.
Pour le pape, il reste "beaucoup de travail"
"Beaucoup a été réalisé durant cette période pour reconstruire [Haïti]. Toutefois, ne nous cachons pas que bien du travail reste encore à faire", a estimé samedi le pape François.
"[La véritable reconstruction] comporte de faire en sorte que chaque personne en Haïti ait le nécessaire au point de vue matériel, mais aussi en même temps qu'elle puisse vivre sa liberté, ses responsabilités et sa vie spirituelle et religieuse", a poursuivi le pape argentin.
L'incurie gouvernementale en tête des griefs
Hasard du calendrier, ce lundi marquait aussi la fin du mandat du Parlement haïtien.
Exhortés à trouver une issue à une crise politique qui a provoqué la grogne des Haïtiens, le président Michel Martelly et une vingtaine de dirigeants politiques ont signé dimanche un accord prévoyant la tenue d'élections législatives, territoriales et présidentielle avant la fin 2015.
Le gouvernement avait reporté sine die les élections initialement prévues le 26 octobre, provoquant cette crise qui a mis au second plan dans les esprits des Haïtiens les conséquences du séisme.