L'Indonésie a procédé dimanche à l'exécution de six personnes, dont cinq étrangers, condamnés à mort pour trafic de drogue.
Amnesty international a dénoncé une "régression grave" dans le pays. L'Union européenne avait appelé Jakarta à renoncer à ces exécutions, que le Brésil et les Pays-Bas ont immédiatement condamnées.
Pas d'assouplissement malgré le nouveau président
Ce sont les premières exécutions depuis l'arrivée au pouvoir en octobre du président Joko Widodo, dont l'élection avait suscité des espoirs d'assouplissement en la matière. En décembre, le chef d'Etat avait cependant déclaré qu'il n'y aurait "pas de grâce" pour les affaires de drogue, qui plongent l'Indonésie dans un "état d'urgence".
Les six condamnés, parmi lesquels des ressortissants des Pays-Bas, du Brésil, de Malawi, du Vietnam et du Nigeria, ont été fusillés par un peloton d'exécution aux premières heures du jour, a indiqué un porte-parole du procureur général.
afp/sbad
Législation la plus sévère au monde
L'Indonésie avait interrompu les exécutions en 2008, avant de les reprendre l'an passé.
La législation de l'archipel en matière de trafic de drogue est l'une des plus sévères au monde.
Selon les autorités, une vingtaine de détenus au total sont en attente d'exécution.
Une Britannique de 56 ans arrêtée en 2013 à Bali avec près de cinq kilos de cocaïne est actuellement dans le "couloir de la mort", de même que deux Australiens, tandis qu'un Français attend le résultat d'un recours.
Relations diplomatiques affectées
La présidente brésilienne Dilma Rousseff est "angoissée et indignée" que Jakarta ait ignoré ses appels répétés à la clémence en exécutant Marco Archer Cardoso Moreira, a dit un porte-parole.
"L'application de la peine de mort, qui est de plus en plus rejetée par la communauté internationale, affecte gravement les relations entre nos pays", a-t-il ajouté.