"L'inaction occidentale s'est traduite immédiatement par une envolée des montées au djihad. Nous recueillons le fruit de cette non politique", a affirmé lundi Jean-Pierre Filiu, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, sur les ondes de La Première.
Ce dernier est catégorique: face au groupe Etat islamique (EI), dont les actions "prennent les dirigeants de cours", il faut une vraie stratégie, "or il n'y en a aucune actuellement".
La Turquie, un "partenaire incontournable"
La "priorité absolue", pour Jean-Pierre Filiu, est le rapprochement de l'Union européenne avec la Turquie: "C'est un partenaire incontournable pour la sécurité du continent (européen)".
L'expert préconique également l'armement des combattants de la révolution syrienne: "Non seulement ils sont seuls, mais ils sont livrés à la fois à l'EI et aux bombardements de Bachar al-Assad (président syrien, ndlr.) (...) Nous avons besoin d'eux pour notre propre défense".
Et de déplorer: "les 500 millions de dollars votés par le Congrès américain il y a six mois pour former 5000 combattants contre l'EI ont été engloutis par la société de consultance américaine".
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Forcer les réseaux sociaux à se mobiliser
Selon Jean-Pierre Filiu, les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la menace terroriste, en permettant notamment aux djihadistes de diffuser leurs messages et leurs vidéos: "Facebook et les autres grands opérateurs nous ont plongé dans une menace inédite et il faut qu'ils se mobilisent, quitte à ce qu'on les y oblige."