Alors qu'un procureur devait s'exprimer lundi dans l'enquête sur l'attentat de la mutuelle juive AMIA (85 morts en 1994), le magistrat a a été retrouvé mort à son domicile à Buenos Aires, quelques heures avant de s'exprimer ce lundi au Congrès sur cette affaire.
Il accusait la présidente argentine Cristina Kirchner d'entrave au profit de l'Iran.
Polémique sur les circonstances de la mort
Dans la nuit de dimanche à lundi, Alberto Nisman, le procureur en charge de l'enquête depuis 2004, a été retrouvé mort gisant dans une flaque de sang, un revolver de calibre 22 mm près de lui, dans son appartement de Puerto Madero, un quartier chic de la capitale.
Le secrétaire à la Sécurité, Sergio Berni, a été prompt à avancer que le magistrat s'était probablement donné la mort, alors que l'opposition pense qu'il a été supprimé. "Tous les chemins conduisent au suicide", a dit Sergio Berni alors que la procureure Viviana Fein invitait à la prudence avant d'avoir les résultats de l'autopsie.
afp/mo
Bref rappel de l'affaire AMIA
En 1994, une explosion criminelle avait ravagé le bâtiment de la mutuelle juive AMIA, tuant 85 personnes et faisant 300 blessés, dans le centre de Buenos Aires.
Deux ans plus tôt, le 17 mars 1992, 29 personnes avaient péri lors d'un attentat contre l'ambassade d'Israël. Les deux attentats n'ont jamais été élucidés.
La semaine dernière, le procureur Alberto Nisman avait demandé l'ouverture d'une enquête pour entrave contre Cristina Kirchner. Il la soupçonne d'avoir freiné l'enquête au profit de l'Iran, dont des hauts fonctionnaires sont recherchés par la justice argentine.
Le gouvernement avait démenti catégoriquement la mise en cause du procureur Nisman et dénoncé une manoeuvre de déstabilisation à neuf mois du premier tour de la présidentielle.