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Fragilisé par la rébellion chiite, le Yémen plonge dans le chaos

Les rebelles Houthis contrôlent le palais présidentiel et la résidence du Premier ministre à Sanaa. [AFP - Sinan Yiter/Anadolu Agency]
Les rebelles Houthis contrôlent le palais présidentiel et la résidence du Premier ministre à Sanaa. - [AFP - Sinan Yiter/Anadolu Agency]
Le Yémen a plongé dans un chaos politique jeudi soir après la démission du gouvernement et du président, rejetée par le Parlement, alors que la capitale Sanaa est contrôlée par une milice chiite.

Le gouvernement yéménite, nommé il y a moins de trois mois, a présenté jeudi sa démission au président Abd Rabbo Mansour Hadi, a indiqué le porte-parole de l'exécutif, qualifiant cette décision d'"irrévocable".

Dans la foulée, le président Hadi, allié de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda, a démissionné, affirmant que le Yémen était arrivé dans "une impasse totale".

Rébellion chiite

Mais sa décision a été rejetée par le Parlement qui a convoqué une réunion extraordinaire de ses membres vendredi matin afin d'examiner la crise dans le pays, selon un haut responsable yéménite.

Ces annonces interviennent alors que les miliciens chiites ont pris le contrôle du palais présidentiel mardi à Sanaa, après plusieurs jours de violences qui ont fait des dizaines de morts.

Signe que la crise n'a pas fini de s'étendre, quatre provinces du sud du Yémen, région autrefois indépendante, ont décidé de refuser les ordres envoyés par Sanaa et de n'obéir qu'à des hommes fidèles au président Hadi.

afp/dk

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Le Yémen, une base d'Al-Qaïda

Les violences qui secouent le Yémen depuis l'été font craindre à terme un effondrement total de l'Etat, comme en Somalie.

Le Yémen est notamment la base d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), considérée par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste, et qui avait revendiqué l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier.

Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils observaient la situation et qu'ils soutenaient une transition politique "pacifique".

Un climat politique tumultueux

Le président Hadi avait été élu en 2012 après le départ d'Ali Abdallah Saleh, chassé du pouvoir par la rue dans la vague des Printemps arabes.

Le gouvernement, lui, avait été nommé en vertu d'un accord de paix ayant mis fin en septembre à des combats après l'entrée des miliciens chiites dans la capitale.

Il avait été rejeté dès sa prestation de serment en novembre par l'ex-président Saleh et ses alliés de la milice chiite.

Les revendications des rebelles chiites

Les miliciens chiites d'Ansaruallah, aussi appelés Houthis, ont pris en septembre le contrôle d'une grande partie de la capitale Sanaa.

Ils réclament plus de poids dans les institutions de l'Etat et contestent le projet de Constitution prévoyant de faire du Yémen un Etat fédéral avec six régions.

Le président Hadi s'était engagé mercredi à amender le projet de Constitution en échange du retrait des miliciens du palais présidentiel et de la résidence du Premier ministre.

Malgré cet accord, les rebelles chiites étaient toujours omniprésents autour des bâtiments officiels à Sanaa.