L'éventuelle implication de Moscou dans l'empoisonnement au polonium du transfuge Alexandre Litvinenko est au coeur de l'enquête publique ouverte mardi à Londres pour tenter d'élucider le meurtre de cet ancien agent secret russe, devenu dissident. Il pourrait s'agir d'un acte de vengeance politique commis par l'Etat russe.
Le magistrat a souligné mardi que l'implication de Moscou serait d'une importance centrale dans son investigation. La procédure durera jusqu'au printemps et certains témoins ou documents sensibles seront examinés à huit clos.
Poutine pointé du doigt par la victime
Sur son lit de mort, l’ex-agent réfugié au Royaume-Uni avait clairement pointé du doigt Vladimir Poutine. Huit ans après le drame, l’enquête publique tente enfin d’élucider ce mystère.
Lors de la première journée d’audience, l’avocat de sa veuve a été lui aussi catégorique: le dissident a été assassiné pour avoir exposé des crimes commis ou autorisés par le président russe. Il a affirmé que le polonium utilisé pour empoisonner l’ancien espion russe venait directement de Moscou.
Le Kremlin, lui, nie toute responsabilité dans cette affaire et refuse d’extrader les deux principaux suspects de cette enquête.
Catherine Ilic/oang
Premier "assassinat radioactif"
La substance radioactive, du polonium-210, aurait été employée à deux reprises.
C’est lors d’un second rendez-vous avec deux ex-agents russes dans un hôtel londonien, le 1er novembre 2006, que la santé de Litvinenko s’était rapidement détériorée.
Il était mort trois semaines après, devenant ainsi la première victime connue d’un "assassinat radioactif".