Un enfant de huit ans a été entendu mercredi dans un commissariat de Nice, provoquant une polémique jeudi en France. Le garçonnet avait été convoqué avec son père pour avoir déclaré, au lendemain de la tuerie au siège de Charlie Hebdo: "Je suis avec les terroristes".
L'enfant avait tenu ces propos à son instituteur, qui lui demandait de respecter la minute de silence qui avait été décrétée pour l'ensemble des écoles françaises. Il aurait également dit: "Il faut tuer les Français".
Plainte
"On a convoqué l'enfant et son père pour essayer de comprendre comment un garçon de huit ans peut être amené à tenir des propos aussi radicaux", a expliqué un commissaire de police. La convocation a été organisée en raison d'une plainte de l'école.
L'école a déposé une plainte à l'encontre du père pour "intrusion" et pour "attitude menaçante" envers l'équipe pédagogique.
ats/bri
Directeur accusé d'avoir tapé l'enfant
L'avocat de la famille, Me Sefen Guez Guez, a porté plainte contre le directeur de l'école "pour violences aggravées", l'accusant d'avoir tapé la tête du garçon contre un tableau et de l'avoir giflé.
L'avocat a aussi mis le feu aux poudres en tweetant des extraits de l'audition, notamment que le garçon ne connaissait pas la signification du mot "terrorisme".
"Les parents condamnent le terrorisme, le rôle pédagogique de l'école n'a pas été mené", a-t-il également estimé.
Minute de silence perturbée
Quelque 200 incidents liés à la minute de silence du 8 janvier ont été rapportés dans les établissements scolaires, dont une quarantaine ont été signalés à la police et à la justice.
"Hystérie collective" dénoncée
Indigné par la convocation au commissariat, l'Observatoire français contre l'islamophobie a tenu des mots dures jeudi.
"La lutte contre la radicalisation ne doit pas donner lieu à une hystérie collective mais doit s'inscrire dans le cadre légal républicain", a estimé l'observatoire.