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La Grèce prête à refuser 7 milliards de l'UE pour en finir avec la troïka

Grèce: le bras de fer commence entre Athènes et Bruxelles au-sujet de la dette
Grèce: le bras de fer commence entre Athènes et Bruxelles au-sujet de la dette / 12h45 / 1 min. / le 31 janvier 2015
Le chef de l'Eurogroupe a mis en garde vendredi le nouveau gouvernement grec contre le non-respect des accords entre Athènes et ses créanciers, alors qu'Athènes cherche à retrouver son indépendance.

Bluff, inconscience ou vraie détermination, le gouvernement grec s'est montré prêt vendredi, pour en finir avec la troïka, à renoncer à 7 milliards d'euros attendus de l'UE fin février, alors que les caisses de l'Etat sont déjà fragilisées, ramenant les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a réitéré en effet officiellement devant le patron de la zone euro Jeroen Dijsselbloem des propos tenus par le premier ministre Alexis Tsipras et par lui-même depuis quelques jours.

Mise en garde

Auparavant, le chef de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait mis en garde le gouvernement de gauche anti-austérité d'Alexis Tsipras contre le non-respect des accords passés entre Athènes et ses partenaires européens. Il a demandé à la Grèce "de définir sa position pour aller de l'avant".

Le ministre grec a réitéré que la Grèce voulait bien "dialoguer" avec l'Europe mais pas avec "une commission branlante, (la délégation) de la troïka".

agences/sbad

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La dette et l'austérité

Ces entretiens cruciaux sur la dette grecque, entre le nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras et le chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, ont commencé vendredi après-midi.

Les discussions portent sur la volonté de voir réduire le montant de la dette grecque, qui atteint 175% du PIB, et la renégociation du plan d'austérité imposé à la Grèce.

Présence intolérable de la troïka depuis 2010

Depuis 2010, des experts de la troïka, issus des trois grandes institutions UE, BCE, FMI, se rendent régulièrement à Athènes pour dicter au gouvernement les réformes qu'il doit entreprendre, en échange des 240 milliards d'euros qui lui ont été en grande partie versés pour sauver le pays de la faillite.

Cette présence régulière était devenue assez intolérable aux Grecs, premières victimes de la crise avec un chômage à plus de 25%, et des salaires divisés par deux. Ils y voyaient une infantilisation de leur pays. Au point que les deux dernières réunions, sous l'ancien gouvernement, se sont déroulées à Paris.

Ces experts devaient décider fin février si la Grèce avait fait suffisamment de réformes pour mériter les sept derniers milliards du plan d'aide de l'UE. Avec les déclarations de vendredi, cette date-butoir parait caduque, et le gouvernement grec ne donne pas de signe qu'il demandera une extension.

Le ministre des Finances Varoufakis a observé en effet qu'il n'y aurait pas de logique à "critiquer le programme tout en demandant son extension".