La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi soir qu'elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu'ici aux banques grecques, qui leur permettait d'emprunter de l'argent auprès de la BCE avec des garanties inférieures à ce qu'elle exige habituellement. Elle a ainsi accéléré les craintes d'une asphyxie financière de la Grèce.
Les banques grecques pourront bénéficier d'un mécanisme d'urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité.
Système financier protégé
La décision de la BCE mercredi de priver les banques grecques d'une de leurs sources de financement n'a "pas de répercussions négatives" sur le secteur financier du pays, ajoute le ministère des Finances. Le système bancaire reste "totalement protégé" grâce aux autres canaux de liquidités.
La décision de la BCE a eu pour conséquence une baisse de1,3% de l'euro face au dollar mercredi à 1,1326 dollar.
ats/ebz
Les banques grecques perdent 22% à la Bourse d'Athènes
L'indice vedette de la Bourse d'Athènes s'enfonçait rapidement dans les premiers échanges jeudi, en réaction à l'annonce de la BCE.
Vers 08h50 GMT, il perdait 5,69% à 799,79 points, tandis que les banques subissaient une attaque en règle. L'indice spécifique du secteur bancaire grec s'effondrait en effet de plus de 22%.
Le taux de l'obligation grecque à dix ans se tendait pour sa part, au-dessus de 10%, un signe très net de défiance.
Une source gouvernementale assure que "la liquidité des banques grecques est assurée" malgré la décision de la BCE.
Déplacements européens
L'annonce de la BCE est intervenue alors que Yanis Varoufakis et le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, font une tournée européenne pour tenter de renégocier la dette grecque, comme prévu dans le programme de Syriza.
Yanis Varoufakis doit rencontrer jeudi à Berlin son homologue allemand Wolfgang Schaüble.