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Didier Burkhalter se garde de tout optimisme dans la crise en Ukraine

La 51e conférence sur la sécurité de Munich. [Keystone - Tobias Hase]
L'Ukraine au centre de la Conférence internationale sur la sécurité à Munich / Forum / 14 min. / le 7 février 2015
Alors que les prises de position se sont multipliées samedi autour de la crise en Ukraine, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a confié à la RTS ne pas partager l'optimisme évoqué par certains.

Au lendemain de la visite de François Hollande et d'Angela Merkel à Moscou qui a débouché sur une initiative de paix dont rien n'a filtré, Didier Burkhalter se garde de tout optimisme, a-t-il confié à l'émission Forum de la RTS.

"Je partage la volonté de résoudre la crise, mais je laisse l'optimisme de côté", a déclaré le conseiller fédéral. "J'attends de voir les choses tourner dans le bon sens; ce n'est ni la première, ni la dernière fois que l'on s'attend à des progrès pas concrétisés ensuite".

L'OSCE reste "vitale"

Didier Burkhalter s'est également distancé des propos de François Hollande, qui a parlé de "dernière chance avant la guerre". "C'est dangereux de dire cela. On risque d'envenimer le conflit si cela tourne mal, et il y a de grandes chances que cela arrive", a-t-il jugé.

Le chef de la diplomatie suisse a enfin dit garder toute confiance en l'OSCE, "vitale" en vue d'une solution. "C'est la seule organisation active à la fois dans les discussions et sur le terrain".

asch

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L'OTAN en faveur de l'envoi d'armes en Ukraine

Le commandant des troupes de l'OTAN en Europe, Philip Breedlove, a ouvertement défendu samedi l'envoi d'armes à l'Ukraine pour l'aider dans le conflit avec les séparatistes prorusses dans l'est.

"La solution ultime dans l'est de l'Ukraine sera diplomatique et politique", a plaidé le général américain. "Mais je ne crois pas qu'on devrait exclure d'office la possibilité d'une option militaire" aux côtés des sanctions économiques.

"Je ne vois pas en quoi un meilleur équipement de l'armée ukrainienne impressionnerait le président Poutine. Cela conduira plutôt à plus de victimes", a aussitôt rétorqué Angela Merkel.

Une journée de déclarations

Alors que la conférence pour la sécurité suit son cours à Munich, de nombreuses déclarations ont été faites samedi.

Vladimir Poutine (Russie): "La Russie ne compte faire la guerre à personne, nous sommes optimistes. Mais il y a, c'est certain, une tentative de freiner notre développement."

François Hollande (France): "Plusieurs questions restent en suspens, dont le statut des territoires séparatistes ou le retrait des armes. Sans accord durable, nous connaissons le scénario: la guerre."

Angela Merkel (Allemagne):: "Il n'est pas certain que ces discussions aboutissent, mais cela vaut le coup d'essayer."

Petro Porochenko (Ukraine): "Il n'existe qu'une issue: l'accord de Minsk. On peut discuter des paramètres, mais le processus doit être lancé immédiatement."

Joe Biden (USA):"Trop souvent, le président Poutine a promis la paix et livré des chars, des troupes et des armes. Il faut des actes, pas des paroles."

Les deux ou trois prochains jours "déterminants"

Le succès de l'initiative franco-allemande pour ramener la paix en Ukraine se décidera "dans les deux ou trois prochains jours", a estimé samedi soir le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

"Si cette voie est praticable, on le saura très vite", a-t-il expliqué lors d'un entretien télévisé en marge de la conférence de Munich. François Hollande, Vladimir Poutine, Petro Porochenko et Angela Merkel doivent s'entretenir dimanche au téléphone pour faire le point.