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"C'étaient des séances de récréation dans une vie trépidante", affirme DSK

Dominique Strauss-Kahn à son arrivée à Lille en 2012. [key - AP Photo/Michel Spingler]
DSK plaide pour sa défense / Forum / 2 min. / le 10 février 2015
"Je n'ai commis ni crime, ni délit", et "je n'ai jamais su que ces femmes étaient payées", a dit mardi Dominique Strauss-Kanh lors de son procès pour proxénétisme dans l'affaire du "Carlton de Lille".

Dominique Strauss-Kahn a été entendu mardi pour la première fois dans le cadre de son procès pour proxénétisme aggravé dans l'affaire du "Carlton de Lille".

Vêtu d'un costume bleu marine, l'ancien patron du FMI et ex-homme politique vedette français est apparu tendu à l'entame de cette comparution attendue en France comme le spectacle judiciaire de l'année.

Son audition a débuté avec la lecture d'une lettre remise par DSK lui-même aux experts psychiatriques chargés d'analyser sa personnalité. " Je n'ai commis ni crime, ni délit", a-t-il écrit.

"Moi, j'aime la fête"

"Je ne m'estime en rien organisateur de ces soirées" et "je n'ai jamais su que ces jeunes femmes étaient payées", a-t-il déclaré lors de l'audience, ajoutant que "c'étaient des séances de récréation dans une vie trépidante", du "libertinage". Un peu plus tard, il a ajouté: "je n'ai rien contre les prostituées. Mais moi, j'aime la fête".

Dominique Strauss-Kahn a trois jours pour convaincre les juges qu'il ignorait que les femmes prenant part à ces soirées étaient des prostituées recrutées à son attention. Poursuivi aux côtés de 13 autres prévenus, il encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.

La présentation des protagonistes:

agences/pym/gchi

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Les tweets de nos journalistes sur place

Une arrivée chahutée

Trois Femen seins nus se sont jetées sur la voiture de Dominique Strauss-Kahn à l'arrivée de l'ancien patron du FMI à son procès pour proxénétisme mardi matin à Lille.

Aux cris de "macs-clients déclarés coupables", les trois militantes ont pris par surprise les policiers en faction devant le tribunal, l'une d'elles escaladant le capot de la berline aux vitres fumées qui amenait DSK, les deux autres cernant le véhicule avant d'être toutes interpellées.

EN PARALLÈLE À L'AFFAIRE DU SOFITEL

L'affaire du Carlton a commencé parallèlement au scandale du Sofitel de New York.

Le 14 mai 2011, le directeur général du FMI est arrêté: la femme de chambre Nafissatou Diallo l'accuse de tentative de viol.

Le 19 mai, il doit démissionner du FMI et il est enfermé dans la prison de Rikers Island.

Le 20, il est remis en liberté mais assigné à résidence dans des conditions draconiennes: caution d'un million de dollars avec dépôt de garantie de cinq millions, retrait du passeport, surveillance vidéo 24 heures sur 24 et bracelet électronique.

Le 1er juillet, le procureur déclare que la victime présumée a produit sous serment un "récit erroné" de l'agression sexuelle. La justice lève l'assignation à résidence. Un mois et demi plus tard, le parquet de New York annonce l'abandon des poursuites.

En mai 2012, DSK porte plainte contre Nafissatou Diallo pour fausses déclarations, diffamation et procédure abusive. Une transaction est signée fin novembre 2012, mettant fin à la procédure civile américaine. Le 10 décembre, un accord financier au contenu confidentiel est conclu entre les deux parties.