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Vladimir Poutine se félicite de l'accord sur l'Ukraine trouvé à Minsk

Le président russe Vladimir Poutine (gauche) et ses homologues français, François Hollande, ukrainien, Petro Poroshenko, et allemand, Angela Merkel. [Reuters - Vasily Fedosenko]
Un accord de paix sur l'Ukraine trouvé à Minsk / Le 12h30 / 2 min. / le 12 février 2015
Vladimir Poutine a annoncé jeudi qu'un accord sur un cessez-le-feu en Ukraine avait été trouvé après 16 heures de négociations. Mais les dirigeants européens se montrent prudents.

Les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand sont parvenus jeudi à Minsk à se mettre d'accord pour imposer dès dimanche un cessez-le-feu en Ukraine, mais de "gros obstacles" subsistent a prévenu Angela Merkel au terme de 16h de discussions.

"On a réussi à trouver un accord sur l'essentiel", s'est félicité Vladimir Poutine, sorti le premier de la salle des négociations, tout sourire. François Hollande a ensuite évoqué un "règlement politique global".

"La négociation a été très difficile, et nous ne nous attendons pas à une mise en oeuvre facile du processus", a confié Petro Porochenko.

Cessez-le-feu

L'accord reprend les grandes lignes des accords déjà signés à Minsk en septembre. Il porte sur un cessez-le-feu en vigueur dès dimanche et sur le retrait des belligérants et de leurs armes lourdes, permettant la création d'une zone tampon élargie.

Dans une déclaration commune, Vladimir Poutine et Petro Porochenko, avec le soutien d'Angela Merkel et de François Hollande, affirment "leur plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine".

Formellement toutefois, le président russe n'a rien signé. Seuls les rebelles séparatistes et par les émissaires de Kiev ont apposé leur signature, et ceci à une "déclaration de soutien" au texte, sous le patronage de la Russie et de l'OSCE.

Lire:  Un document sur l'Ukraine devrait être signé au sommet de Minsk

agences/ pym/bri

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Des morts et des nouveaux chars

Dix civils et deux soldats ont été tués au cours des dernières 24 heures dans l'est de l'Ukraine.
A Donetsk, sept civils ont été tués et 14 blessés, alors que trois civils ont péri dans des bombardements à Avdiivka, une ville sous contrôle de l'armée ukrainienne.

Par ailleurs, une cinquantaine de chars ont pénétré sur le territoire ukrainien depuis la Russie dans la nuit pendant le sommet de Minsk, selon un porte-parole militaire ukrainien.

Les principaux points de l'accord

1. cessez-le-feu immédiat et global dans "certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk" à partir du 15 février 00h00

2. retrait de tous les armements lourds le 16 févier afin de créer une zone de sécurité d'au moins 50 km de large de part. Ce retrait se fera, pour l'armée ukrainienne, à partir de la ligne de front actuelle, et, pour les séparatistes, à partir de la ligne de démarcation définie le 19 septembre

3. supervision de la trêve et du retrait des armes lourdes par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)

4. ouverture d'un dialogue sur l'organisation d'élections portant "sur un régime d'autonomie locale provisoire dans certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk"

5. pardon et amnistie pour les événements dans l'est de l'Ukraine

6. libération et échange de "tous les otages et personnes illégalement détenues". Ce processus devra s'achever au maximum dans les cinq jours suivant le retrait des armements

7. garantie de la distribution de l'aide humanitaire

8. définition des modalités d'un plein rétablissement des liens socio-économiques entre les parties

9. rétablissement du contrôle total de la frontière par l'Ukraine dans toute la zone de conflit au premier jour suivant des élections locales, d'ici la fin 2015

10. retrait de toutes les formations armées étrangères, sous le contrôle de l'OSCE, et désarmement des groupes illégaux

11. réforme constitutionnelle avec décentralisation du pouvoir, qui entrerait en vigueur d'ici fin 2015

Prudentes réjouissances

L'annonce de l'accord a provoqué de nombreuses réactions prudentes.

Tout en se réjouissant de l'accord, le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter a estimé qu'il était "maintenant urgent de le mettre en oeuvre".

Saluant l'accord, les Etats-Unis ont appelé à sa concrétisation sur le terrain.

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a rappelé que l'accord de Minsk signé en septembre n'avait "pas été respecté".

"Vladimir Poutine doit savoir que les sanctions ne seront pas levées à moins que son attitude change", a insisté le Premier ministre britannique David Cameron.

Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi un plan d'aide global de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, dont il participera à hauteur de 17,5 milliards et la Banque mondiale jusqu'à 2 milliards.