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"Le Premier ministre grec Alexis Tsipras est un homme inexpérimenté"

Sylvie Goulard. [modem-europe.eu - Frédéric Maigrot]
Sylvie Goulard, députée française au Parlement européen / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 13 février 2015
Sur les ondes de la RTS, la députée européenne centriste Sylvie Goulard estime que le gouvernement grec est mal préparé aux discussions avec l'Europe et critique sa volonté de confrontation.

Interrogée dans le Journal du matin vendredi, Sylvie Goulard, eurodéputée du parti centriste français MoDem, ne mâche pas ses mots quant au nouveau gouvernement grec.

"Alexis Tsipras est un homme inexpérimenté, qui a tenté de se préparer, mais il n'a pas encore saisi les conditions dans lesquelles se déroulent les sommets européens".

L'élue estime aussi que si l'amateurisme n'est pas la plus grande tare du gouvernement grec, sa volonté de confrontation et surtout son alliance avec un parti ouvertement antisémite et xénophobe (ndlr, le parti de droite souverainiste Grecs Indépendants) est beaucoup plus choquante.

Jouer le jeu collectif

Si personne ne souhaite la sortie de la Grèce de la zone euro, la politicienne rappelle que le pays a bénéficié des budgets européens depuis de longues années et qu'il ne peut pas être gagnant sur tous les plans.

"Le nord de l'Europe a des efforts à faire mais il faut jouer le jeu du collectif, un pays ne peut pas dicter sa loi à tous les autres".

Critères d'entrée dans la zone euro pas suffisants?

Les critères mis en place pour vivre avec la monnaie commune se sont  révélés insuffisants, analyse Sylvie Goulard, qui estime que la Grèce connaissait des problèmes inhérents qu'elle n'a pas réglé à son entrée dans la zone euro, conduisant ainsi inévitablement à la crise.

"Personne n'a été obligé d'entrer dans la zone euro. Mais une fois que les traités ont été signés, il faut les respecter".

L'Europe, pas le grand méchant loup

"Je refuse que l'on colle sur le dos de l'Europe tous les maux de la planète. J'aime la position allemande qui consiste à rappeler aux gens qu'ils sont responsables de mettre de l'ordre dans leur propre maison", conclut l'eurodéputée, estimant que l'image de la méchante Europe s'acharnant sur "les pauvres Grecs" a trop souvent été utilisée.

sbad

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La libre circulation et la Suisse évoquée

Concernant les discussions entre la Suisse et l'Union européenne à propos de l'application de l'initiative du 9 février qui remet en cause l'accord de libre circulation avec l'Europe, Sylvie Goulard a dit respecter la votation du peuple suisse.

"Mais encore une fois, ce n'est pas parce qu'un des partenaires de l'accord veut en changer les termes, que l'autre doit immédiatement s'aligner". Evoquant la courte majorité et les éventuels problèmes économiques que l'application pourrait provoquer, la politicienne s'est dit convaincue que les deux parties parviendront à un accord satisfaisant pour chacun.