Un Danois de 22 ans s'appelant Omar El-Hussein, telle est l'identité de l'auteur présumé des deux attaques meurtrières à Copenhague, ont indiqué dimanche plusieurs médias danois et étrangers.
Ce jeune homme, abattu par la police dans la nuit de samedi à dimanche, était sorti de prison, où il avait purgé une peine pour une agression, deux semaines avant les attaques qualifiées d'actes terroristes, a affirmé le journal danois Ekstra Bladet. Il est soupçonné par les enquêteurs d'avoir voulu imiter les attentats commis en janvier à Paris.
Deux arrestations
Par ailleurs, la police de Copenhague a mené dimanche, en nombre et lourdement armée, une opération dans un cybercafé près du lieu où a été abattu l'auteur présumé, ont rapporté les médias locaux.
Au moins deux personnes ont été arrêtées, selon la chaîne de télévision TV2. La police a établi un périmètre de sécurité autour de cet endroit apprécié des amateurs de jeux vidéo. En fin d'après-midi, la police interrogeait toujours des personnes à l'intérieur du café.
La police a également mené des perquisitions dans des logements de ce même quartier, celui de Nørrebro, où l'assaillant présumé a été tué par les forces de l'ordre sur lesquelles il avait ouvert le feu.
Première attaque: le centre culturel
Lors de la première attaque, samedi vers 16h, un homme a criblé de balles un centre culturel de Copenhague où se tenait un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression, faisant un mort dans l'assistance, le réalisateur Finn Nørgaard, 55 ans, et blessant trois policiers, qui sont hors de danger.
Les vitres ont été criblées de balles et entre 50 et 200 coups de feu ont été tirés, selon les témoignages. "Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a raconté l'ambassadeur de France au Danemark, qui était présent à ce débat, tout comme le caricaturiste suédois Lars Vilks, qui a été l'objet de plusieurs menaces et d'agressions depuis la publication à l'été 2007 d'un dessin représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien.
Deuxième attaque: une synagogue
Par la suite, vers minuit, des coups de feu ont retenti près de la synagogue de Copenhague. Uun juif de 37 ans, qui montait la garde pour protéger les dizaines d'invités d'une bar mitzvah, a été tué. Deux policiers ont également été blessés.
Plusieurs secteurs de la capitale danoise ont été bouclés mais "il ne s'agit pas d'un couvre-feu général. Les gens peuvent se déplacer dans Copenhague, en sécurité", a affirmé la police.
agences/boi/lan
Condamnations internationales
Paris a condamné avec "la plus grande fermeté" ces attaques.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, arrivé dimanche à Copenhague, a affirmé "la détermination à combattre ensemble (...) le terrorisme". Il a souligné que "les mêmes haines se déploient" dans les capitales européennes.
Washington a évoqué une attaque "déplorable" et proposé d'apporter son aide à l'enquête.
Quant à Angela Merkel, elle a dénoncé le "mépris pour la dignité humaine".
Enfin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé les juifs européens à s'installer en Israël, "votre foyer".
La réaction de la Premier ministre
La cheffe du gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt a félicité immédiatement la police pour son travail et a rappelé que "personne ne doit pouvoir impunément attaquer la société danoise ouverte, libre et démocratique".
Après la première fusillade, elle avait dénoncé "un acte de violence cynique" et estimé que "tout porte à croire que la fusillade (...) était un attentat politique et de ce fait un acte terroriste".