Athènes a rejeté lundi dès le début de l'Eurogroupe à Bruxelles une première proposition jugée "absurde" et "inacceptable", entraînant la fin prématurée de la nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Après ce refus, la zone euro a lancé un ultimatum à la Grèce pour qu'elle demande une extension de son programme d'aide financière. Il est "très clair que le prochain pas doit venir des autorités grecques (...) et au vu du calendrier, on peut utiliser cette semaine, mais c'est à peu près tout", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Il a évoqué la possibilité d'une nouvelle réunion exceptionnelle vendredi.
Le ministre grec, Yanis Varoufakis, s'est lui dit confiant sur la possibilité de trouver un accord. "Je n'ai aucun doute que dans les prochaines 48 heures, l'Europe va réussir à nous soumettre (un document) afin que nous commencions le vrai travail et mettions sur pied un nouveau contrat" pour la Grèce, a-t-il affirmé.
Bras de fer
L'enjeu de l'Eurogroupe était de trouver comment la Grèce va se financer à court terme, alors que son programme d'aide prend fin le 28 février. Faute d'accord, Athènes pourrait se rapprocher d'une sortie de l'euro et se précipiter dans l'inconnu.
Les ministres des Finances de la zone euro veulent convaincre leur homologue grec de demander une extension de quelques mois du programme actuel, pour garder la main sur les réformes.
Le gouvernement grec, dirigé par le parti anti-austérité Syriza, veut lui en terminer avec le "mémorandum" actuel. A la place, il propose un programme de réformes assoupli, sans les mesures jugées les plus antisociales.
agences/vtom
Taux d'emprunt au dessus des 10%, faute d'accord
Le taux d'emprunt grec est repassé mardi matin au-dessus des 10%, le marché obligataire connaissant un regain de tension en l'absence d'accord entre la Grèce et ses créanciers. Après un début de séance calme, le rendement à 10 ans de la Grèce a commencé à monter en flèche et peu avant 10h00, il s'établissait à 10,368%, contre 9,653% lundi à la clôture, sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Les taux grecs s'étaient largement détendus la semaine dernière, reflétant l'optimisme des investisseurs quant à une issue positive sur la Grèce.