Les ministres des Finances de la zone euro ont avalisé mardi le projet de réformes présenté par Athènes, ouvrant ainsi la voie à la prolongation jusqu'à l'été du programme de financement du pays, pour le sauver de l'asphyxie financière, a annoncé mardi le commissaire européen en charge de l'euro Valdis Dombrovskis.
"La liste de réformes de la Grèce est jugée suffisamment complète pour constituer un point de départ", a indiqué le commissaire sur Twitter à l'issue d'une conférence téléphonique réunissant les 19 ministres de la zone euro.
Une "poursuite du programme grec" peut donc être soumise au vote des parlements des pays de la zone euro qui prévoient cette procédure, notamment l'Allemagne, a-t-il ajouté.
Ce feu vert "ne signifie pas qu'on est d'accord avec ces réformes. Nous sommes d'accord avec l'approche", a de son côté commenté le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici,
Le bémol du FMI
La lettre des autorités grecques manque d'assurances claires sur la poursuite du programme de réformes, a toutefois estimé la directrice générale du FMI Christine Lagarde:
Dans certains secteurs comme la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption, je suis encouragée par ce qui semble une résolution plus forte de la part des nouvelles autorités à Athènes et nous souhaitons en savoir plus sur leurs plans
De leur côté, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont jugé que la liste de réformes était un bon point de départ pour qu'Athènes et ses créanciers s'entendent sur la poursuite du financement.
En réaction, l'indice des valeurs principales de la Bourse d'Athènes, l'Athex, a terminé sur un bond de 9,81%.
Les Grecs se disent satisfaits des solutions proposées:
ats/jvia/mo
Quelques points de l'accord
La rédaction de la liste grecque s'est faite en étroite concertation entre le nouveau gouvernement grec de gauche radicale et les créanciers du pays.
Athènes a mis beaucoup d'eau dans son vin, en s'engageant notamment à renoncer à annuler les privatisations déjà réalisées.
Sur le relèvement du salaire minimum, promesse électorale emblématique de Syriza, la Grèce ne confirme ni le calendrier (2016), ni le montant (751 euros) envisagé jusqu'alors, et renvoie à une consultation avec les partenaires sociaux et les institutions européennes et internationales.
Pour faire face à la "crise humanitaire" traversée par le pays, le gouvernement grec évoque des mesures "très ciblées" visant à améliorer la couverture sociale, l'approvisionnement en énergie et l'accès à la nourriture au logement des plus pauvres.
Le gros des réformes doit porter sur la lutte contre la fraude et évasion fiscale, un chantier toujours repoussé par les précédents gouvernements, et la modernisation de l'appareil d'Etat, sans toutefois d'évaluation chiffrée.