En usant de son veto, Barack Obama veut conserver son pouvoir de décision sur ce projet controversé, en particulier pour des raisons environnementales, sur lequel il ne s'est pas encore prononcé sur le fond.
Dans sa lettre au Sénat expliquant sa démarche, le président souligne que le Congrès a tenté, par cette loi, de "contourner" un processus de décision établi de longue date.
Décision "politique", selon les Républicains
Dans la presse, les leaders républicains John Boehner et Mitch McConnell ont dénoncé par avance une décision "purement politique" du veto qui n'a rien à voir avec la valeur intrinsèque du projet.
Les républicains ont la possibilité de demander un nouveau vote, mais il leur faudrait une majorité de deux tiers, une hypothèse improbable.
Il s'agit du premier veto de Barack Obama depuis que les républicains ont pris le contrôle total du Congrès en janvier et de son troisième seulement depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2009.
Premier conflit entre Obama et le nouveau Congrès:
agences/gchi
Environnement contre emplois
Les associations environnementales et nombre de démocrates jugent que ce projet va à l'encontre de la lutte contre le changement climatique et mettent en garde contre les risques de fuite posés par l'oléoduc.
Les républicains, appuyés par le gouvernement canadien conservateur de Stephen Harper, vantent eux le potentiel de création d'emplois du chantier, le renforcement de l'indépendance énergétique nord-américaine et la sécurité du transport par oléoduc plutôt que par voie ferroviaire.
Un projet qui débute en 2008
L'opérateur TransCanada a déposé, en 2008 puis en 2012, une demande de construction de Keystone XL pour transporter du pétrole brut extrait des sables bitumineux de l'Alberta (ouest du Canada), jusqu'au Nebraska (centre des Etats-Unis), d'où il pourrait rejoindre les raffineries du golfe du Mexique via un réseau existant d'oléoducs.
L'oléoduc servirait en fait de raccourci à l'oléoduc Keystone et permettra d'augmenter de 40% la capacité de transport.