Les Invalides, la Tour Eiffel, les rives de la Seine, l'ambassade américaine et même l'Elysée: presque tous les points névralgiques de la capitale française ont été survolés ces derniers jours par des drones.
Ces survols suscitent de nombreuses questions et craintes en France alors que Paris est quadrillé au sol par des forces de l'ordre sur le qui-vive en raison du plan Vigipirate, déclenché depuis l'attaque de Charlie Hebdo début janvier et resté en vigueur depuis.
Cellule militaire
Si des drones avaient déjà été repérés ces derniers mois, notamment au-dessus de centrales nucléaires et d'un site militaire, la multiplication des survols en ce début de semaine a conduit la justice à ouvrir mardi une enquête pour "vol par aéronef en zone interdite". Une cellule militaire spéciale a été créée.
Mais la traque est difficile: seuls d'imposants radars arrivent à détecter ces petits engins radiocommandés. Le chef d'Etat major de l'armée de l'air française a lui-même reconnu son "inquiétude" face à un système de surveillance des airs "inadapté", selon une enquête de Rue89.
Plusieurs hypothèses
La nuit dernière, si les autorités ne sont toujours pas parvenues à intercepter d'appareil lors des cinq survols repérés, "des passants et des policiers ont pu pour la première fois, très furtivement, filmer les aéronefs", indique la radio Europe1.
Cela aidera peut-être à résoudre la question de l' origine des drones, source de nombreuses spéculations. La piste la plus redoutée est celle du terrorisme, mais rien n'étaie pour l'instant cette hypothèse, pas plus que celle de l'espionnage militaire ou industriel.
Restent les éventualités d'une action militante, même si Greenpeace a nié toute implication et qu'aucune revendication n'a été faite pour l'heure, ou de plaisantins voulant "tester les forces de l'ordre", comme l'a suggéré mardi un porte-parole d'un syndicat policier à la RTS.
asch/hend
Trois journalistes d'Al-Jazeera arrêtés
Trois journalistes de la chaîne de télévision Al-Jazeera ont été interpellés et placés en garde à vue après avoir fait voler un drone mercredi après-midi dans le bois de Boulogne à Paris, a-t-on appris de sources proche de l'enquête. "Aucun rapprochement n'est pour l'heure possible entre ces arrestations et les survols nocturnes", selon l'une des sources.
Ces petits engins radiocommandés ont été repérés survolant ces derniers jours des sites sensibles de Paris, dont l'ambassade des Etats-Unis et la rue du Faubourg Saint-Honoré, tout près du Palais de l'Elysée.