La décision du gouvernement Tsipras de suspendre le championnat de football pour une durée indéfinie après des incidents lors du derby entre le Panathinaikos et l'Olympiakos à Athènes est une "mesure spectaculaire", a dit à la RTS la criminologue grecque Anastassia Tsoulaka, auteur d'ouvrages sur le hooliganisme en Europe.
Selon elle, cette décision montre notamment aux présidents des deux clubs, qui ont eu une altercation mardi, l'urgence de lancer le dialogue sur la violence récurrente dans les stades du pays. Envahissement du terrain et jet de projectiles ont à nouveau émaillé le match entre les deux clubs rivaux d'Athènes, dimanche soir.
Le championnat grec avait déjà été suspendu à deux reprises cette saison et le gouvernement réclame des mesures avant la reprise du championnat (voir encadré).
Milices
"Le hooliganisme en Grèce est particulier. Les supporters des grands clubs sont très politisés, à l'extrême gauche ou à l'extrême droite, et constituent des milices privées", explique Anastassia Tsoukala, pour qui le terme "mafia" serait toutefois simpliste.
Des milliers d'individus forment une base électorale pour les présidents de club, des hommes d'affaires puissants, "qui peuvent ainsi négocier avec le gouvernement, pour obtenir des arrangements", explique-t-elle.
jvia
La Grèce prend des mesures
Selon Anastassia Tsoulaka, l'UEFA pourrait difficilement intervenir pour régler la situation en Grèce. Des mesures sont à l'étude dans le pays, telles que l'installation de caméras de surveillance dans les stades ou l'instauration du billet électronique.
"Mais on constate que partout où elles sont appliquées, cela ne résout pas la violence. Cela ne fait que la déplacer hors des stades", tempère la spécialiste.