Les pistes pour expliquer l'assassinat de l'opposant à Vladimir Poutine sont peu nombreuses au lendemain de sa mort. Boris Nemtsov a été tué par balle vendredi soir sur un pont en face du Kremlin
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Du côté du parti au pouvoir, certains politiciens parlent d'une provocation destinée à relancer l'hystérie anti-russe à l'étranger.
Le meurtre de Nemtsov a pour but la déstabilisation de la société russe
Le meurtre a été soigneusement planifié, a estimé le Comité d'enquête de Moscou d'après les premiers éléments disponibles. Le président Vladimir Poutine a pour sa part promis de tout faire pour châtier les assassins.
Islamisme et conflit ukrainien évoqués
Les enquêteurs ont dit étudier toutes les pistes, même celle de l'islamisme, car Boris Nemtsov s'était récemment exprimé sur le drame de Charlie Hebdo.
Le meurtre pourrait aussi être lié au conflit ukrainien, car l'opposant dénonçait régulièrement l'agression russe en Ukraine, et promettait même un prochain rapport sur le sujet.
Le président ukrainien a rappelé que quelques heures avant sa mort, Boris Nemtsov avait appelé les Russes à manifester contre "l'agresssion de Poutine en Ukraine". Une manifestation qui a été transformée en marche à sa mémoire. Jusqu'à 50'000 participants pourraient se réunir dimanche à Moscou.
Il était un pont entre l'Ukraine et la Russie, et ce pont a été détruit par les coups de feu d'un assassin. Je pense que ce n'est pas par hasard
"Un assassinat politique"
L'opposition estime que le gouvernement russe est en partie responsable du drame car il à l'origine du climat délétère qui règne dans le pays depuis des mois.
Ancien rapporteur pour la Russie au Conseil de l'Europe, Andreas Gross, évoque un assassinat "clairement politique". "C'était un homme très surveillé. J'ai de la peine à penser que la police du Kremlin n'a pas pu savoir au minimum qu'il était en danger", a-t-il expliqué dans l'émission Forum:
agences/sbad
Asile politique en Lituanie envisagé
Boris Nemtsov avait envisagé de demander l'asile politique en Lituanie en 2012, craignant des persécutions de la part du Kremlin, a déclaré samedi Andrius Kubilius, Premier ministre de cet Etat balte à l'époque.
Andrius Kubilius a assuré qu'il avait promis à Boris Nemtsov de l'accueillir dans son pays, au cours d'une conversation privée, en marge du congrès de son parti conservateur en 2012. Mais l'opposant avait finalement décidé de rester en Russie.