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Un an après, la disparition du vol MH370 reste un mystère

Il y a 1 an, le vol de la Malaysian Airlines reliant Kuala Lumpur à Pékin disparaissait des radars
Il y a un an, le vol de la Malaysia Airlines reliant Kuala Lumpur à Pékin disparaissait des radars / 19h30 / 2 min. / le 7 mars 2015
De nombreuses zones d'ombre demeurent dans l'enquête sur la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines, dont aucune trace n'a été retrouvée depuis le 8 mars 2014.

Le vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines a disparu il y a tout juste un an, le 8 mars 2014. Depuis cette date - et malgré la plus vaste opération de recherche jamais organisée pour retrouver un avion - aucune trace du Boeing 777 n'a été trouvée.

L'enquête sur la disparition de l'appareil n'a apporté aucun élément permettant d'incriminer les membres d'équipage. Elle n'a pas non plus révélé d'anomalie mécanique, estiment des experts indépendants dans un rapport préliminaire publié dimanche 8 mars, un an jour pour jour après la disparition.

L'appareil transportait à son bord 227 passagers et 12 membres d'équipage. Malgré la version officielle des autorités malaisiennes, qui ont affirmé le 24 mars 2014 que l'avion s'était abîmé "au-delà du doute raisonnable" au beau milieu de l'océan Indien, les proches des disparus continuent à espérer.

60'000 kilomètres carrés au peigne fin

A ce stade, plus de 40% de la "zone de recherche prioritaire", soit 60'000 kilomètres carrés situés au sud de l'océan Indien, ont été ratissés. Quatre navires explorent actuellement les profondeurs, en immergeant de puissants sonars, à environ 1600 kilomètres à l'ouest des côtes australiennes. Jusqu'ici, aucun débris n'a été découvert, aucune épave localisée.

En mai, les tempêtes de l'hiver austral viendront affecter l'opération. Jeudi 5 mars, le Premier ministre australien Tony Abbott a laissé entendre que les moyens de recherches pourraient être réduits.

Un "accident" dans l'océan Indien

Bien que le gouvernement et la compagnie malaisiens n'ont pas cessé de répéter qu'ils n'avaient rien à cacher, les familles des victimes continuent à dénoncer leurs déclarations contradictoires au début de la crise et leur lenteur dans la communication des informations.

Les autorités continuent par ailleurs à refuser de publier l'intégralité des données brutes de la société britannique de satellites Inmarsat, relève une enquête publiée jeudi par Le Monde. Or c'est sur la base de ces informations que repose toute l'explication d'un "accident" survenu au beau milieu de l'océan Indien. De quoi mettre en colère les proches des passagers et de l'équipage du vol MH370. De quoi, aussi, susciter les interrogations de certains experts (lire ci-dessous).

"All right, good night"

Un an après la disparition du Boeing 777, les spéculations demeurent principalement concentrées autour d'une défaillance mécanique ou structurelle ou d'un acte terroriste. Rien n'étaye toutefois un scénario plus que l'autre.

L'enquête du Monde revient sur les événements du 8 mars 2014, indiquant que peu après les derniers mots émis par le copilote à 01h21, à savoir "All right, good night, Malaysia 370", le transpondeur s'était éteint, peu avant le système Acars d'envoi automatique d'informations techniques. Pour le quotidien, cela écarterait les scénarios de défaillance technique ou d'explosion en vol et rendrait plus crédible la piste d'une prise de contrôle de l'appareil avec volonté délibérée de le faire "disparaître". Resterait alors à savoir qui était aux commandes à ce moment précis.

Rien ne permet d'accuser formellement le pilote, expérimenté, malgré les multiples allégations sorties dans la presse dans les semaines qui ont suivi le drame. Selon des fuites de la police malaisienne, citée par Le Monde, le FBI aurait trouvé des "données effacées récemment" et des pistes d'atterrissage exotiques et suspectes, dont celle de la stratégique base militaire américaine sur l'île de Diego Garcia, sur son simulateur de vol.

Plusieurs cafouillages au sol

Un autre scénario, cité par Le Monde, évoque la présence du compartiment de sécurité électrique et électronique (le cerveau de l'avion) sous la cabine de première classe, en "accès libre" à qui en connaît l'emplacement. La dernière hypothèse ouverte est celle d'une prise de contrôle du Boeing à distance.

Si ce qui s'est passé à l'intérieur de l'avion demeure un mystère, au sol, sa disparition marque le début d'un long cafouillage. Ce n'est qu'à 05h30 que l'alerte est donnée par les tours de contrôle. La compagnie Malaysia Airlines attend elle 07h24 pour publier un communiqué annonçant la "perte de contact avec le MH370". Dans la nuit, son centre de contrôle avait signalé la présence de l'appareil au-dessus du Cambodge avant d'annuler son message.

Une dizaine de jours plus tard, l'enquête révélera que le Boeing se trouvait à ce moment-là au nord-est de Sumatra après avoir dévié de sa route de 160 degrés.

Juliette Galeazzi avec agences

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Et si l'avion n'était pas au fond de l'océan Indien?

Le journaliste américain Jeff Wise a défrayé la chronique en affirmant dans un livre numérique intitulé "The plane that was not there" (L'avion qui n'était pas là), que les informations données par la société de satellites britannique Inmarsat, qui ont servi à déterminer la "zone de recherche prioritaire" n'avaient servi qu'à faire diversion.

Le vol MH370 a, selon lui, rejoint une base russe au Kazakhstan sur ordre de Vladimir Poutine. Et de désigner comme coupables deux Ukrainiens et un Russe qui étaient assis à l'avant de l'avion et dont les passeports sont les seuls à ne pas avoir été vérifiés par leurs autorités nationales respectives.

Le journaliste, membre d'un groupe d'experts bénévoles indépendants enquêtant sur la disparition, en a été exclu après la publication de cette thèse controversée.