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Un rapport met à mal les idées reçues sur le recrutement de djihadistes

Le djihad signifie faire un effort sur soi pour atteindre un perfectionnement moral ou religieux. Mais il désigne aussi l’action armée pour défendre et étendre l’islam. [Fotolia]
Les candidats au djihad sont souvent incompris dans nos sociétés modernes. (image d'illustration) - [Fotolia]
Recrutés sur internet, les candidats européens au djihad sont pour la plupart issus de familles athées de classe sociale moyenne ou supérieure, constate un rapport français basé sur des témoignages.

L'étude se base sur les récits de 160 familles qui ont contacté le Centre français de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) pour signaler un changement de comportement de leur enfant ou un départ de celui-ci.

>> Lire l'article de TV5 Monde "Djihadisme: processus de recrutement mode d'emploi"

Alors qu'Europol, l'office européen de la police, estime entre 3000 et 5000 le nombre d'Européens partis faire le djihad, le rapport note que les processus de recrutement ne sont pas toujours tels qu'on les croit.

80% de familles athées

Ainsi, les candidats au djihad analysés dans l'étude sont tous issus de familles françaises, dont 80% d'entre elles sont de référence athée et  84% issues de classes sociales moyennes ou supérieures. Très jeunes - la plupart ont entre 15 et 21 ans - ils partagent l'impression d'être incompris dans la société.

"Le discours radical les persuade qu'ils sont différents et que Dieu les a élus comme personnes capables de découvrir la vérité", note le rapport, qui précise que l'endoctrinement se fait toujours sur internet (lire encadrés).

Frantz Vaillant, TV5 Monde/asch

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Les théories du complot comme point de départ

Très friables aux discours sectaires, les candidats au djihad sont endoctrinés via internet, "terreau idéal" pour séduire ces candidats. "Le jeune tombe sur des vidéos qui parlent de complots, puis s'inscrit dans un groupe Facebook qui lutte contre le complot. Peu à peu, il est isolé, passe de plus en plus de temps devant l'ordinateur tandis qu'un maillage se met en place", constate l'étude.

C’est à ce moment qu’un de ses "nouveaux amis" faisant parti de ce groupe commence à lui parler de rejet du monde, puis du besoin de confrontation totale avec ce dernier, puis de "jihad global". A force de regarder ces vidéos de propagande, le jeune se persuade bientôt qu'il existe une "vérité cachée" et voit des symboles complotistes partout.

Les filles, public-cible très vulnérable

Les jeunes femmes ne sont pas épargnées par l'immense ratissage virtuel effectué par les recruteurs. "Les filles sélectionnées ont comme point commun d'afficher sur leurs profils en ligne leur intention d'exercer un métier altruiste ou des participations à des activités humanitaires", indiquent les auteurs du rapport, l'anthropologue Dounia Bouzar, l'ex-négociateur en chef du RAID Christophe Caupenne et l'éducateur Sulaymân Valsanse.

Deux arrestations en Belgique, une mère et ses enfants recherchés

Deux hommes soupçonnés d'avoir recruté des jihadistes ont été arrêtés fin février à Bruxelles et un avis de recherche a été lancé pour retrouver une mère de famille bruxelloise soupçonnée d'être partie pour la Syrie avec ses deux jeunes enfants de 3 et 5 ans, a annoncé vendredi le justice belge.

Les deux hommes arrêtés le 26 février, mais dont l'identité n'a pas été dévoilée, ont été inculpés de "participation à un groupe terroriste". L'un, âgé de 24 ans, a été remis en liberté conditionnelle, tandis que l'autre, âgé de 45 ans, a été placé en détention provisoire, a précisé le parquet fédéral.

Par ailleurs, la justice belge recherche une mère de famille âgée d'une trentaine d'années, Fatima B., introuvable depuis qu'elle a quitté le pays le 13 février avec ses fils de 3 ans et 5 ans pour se rendre en Syrie, via les Pays-Bas et la Turquie.