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L'ex-Première dame de Côte d'Ivoire condamnée à 20 ans de prison

Simone Gbagbo et l'ancien Premier ministre ivoirien Gilbert Ake N'Gbo devant la Cour de justice à Abidjan, le 26 décembre 2014. [AFP - Sia Kambou]
L'ex-Première dame de Côte d'Ivoire condamnée à 20 ans de prison / Le 12h30 / 1 min. / le 10 mars 2015
L'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, a été condamnée mardi à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour son rôle durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3000 morts en cinq mois.

"La cour, après avoir délibéré, condamne à l'unanimité" Simone Gbagbo pour "attentat contre l'autorité de l'état, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l'ordre public", a énoncé le juge, après plus de 9 heures de délibération du jury. Le parquet avait requis dix ans d'emprisonnement.

Surnommée "la dame de fer" ivoirienne au temps où son mari Laurent était au pouvoir, Simone Gbagbo, a accusé le coup à l'énoncé du verdict, son visage se durcissant. Elle est "un peu affectée", a déclaré son avocat.

Rôle dans la crise postélectorale

Certains de ses coaccusés ont entonné "l'Abidjanaise", l'hymne ivoirien, au terme d'une journée judiciaire marathon dont le public a raté l'épilogue, exclu en fin de soirée du tribunal "pour des raisons de sécurité".

79 personnes, dont Simone Gbagbo, étaient jugées pour leur rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010.

agences/fb

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Escadrons de la mort

L'ancienne première dame, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte d'Ivoire.

Elle a été autant respectée pour son parcours dans l'opposition que redoutée dans son rôle de "présidente" à poigne, souvent accusée d'être liée aux "escadrons de la mort" contre les partisans d'Alassane Ouattara, qu'elle a toujours honni.

Le 23 février dernier, Simone Gbagbo s'était livrée à une diatribe enflammée contre le régime ivoirien actuel et contre la France, qui selon elle a soutenu l'actuel chef de l'Etat ivoirien.

Invitée lundi après-midi à livrer ses derniers mots à la barre, la très dévote ancienne première dame, faisant plusieurs références à la bible, a déclaré "pardonner" à la partie adverse ses "injures".

Crimes contre l'humanité

Simone Gbagbo est, tout comme son époux, accusée de "crimes contre l'humanité" par la Cour pénale internationale.

Mais alors que Laurent Gbagbo comparaîtra à La Haye en juillet, Abidjan refuse son transfèrement à la CPI au motif que la justice ivoirienne est en mesure de la juger équitablement.