Ce vote inhabituellement consensuel représente un premier pas vers une meilleure prise en compte des souhaits des patients en "fin de vie", en France, tout en évitant de rouvrir le débat sensible sur l'euthanasie.
Ce droit inédit s'accompagne d'une obligation nouvelle faite aux médecins: respecter un refus d'acharnement thérapeutique exprimé d'avance par un patient, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici.
Bref incident
Le vote a été perturbé par un bref incident, des inconnus ayant jeté depuis les tribunes sur des députés de gauche des bouts de papier, sur lesquels était imprimé "Non à l'euthanasie" et "R comme résistance".
Le texte, qui doit encore être avalisé par le Sénat, est le fruit du travail de deux députés issus l'un de la majorité de gauche, l'autre de l'opposition de droite (UMP). Il répond à un engagement électoral du président François Hollande.
afp/jgal
La population largement favorable
Selon un sondage publié dimanche, les Français se disent favorables à la sédation à une écrasante majorité de 96% lorsqu'elle est réclamée par le malade.
Cette proportion faiblit à peine (88%) dans le cas, également prévu, où elle serait décidée par ses médecins s'il n'est plus en mesure d'exprimer sa volonté. De la même manière, huit Français sur dix soutiennent l'idée d'une légalisation de l'euthanasie.
Seuls trois pays d'Europe ont légalisé l'euthanasie
L'euthanasie n'est formellement légale en Europe que dans trois pays (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg). Mais d'autres autorisent ou tolèrent une forme d'aide à la mort, notamment la Suisse, qui a légalisé le suicide assisté (la personne prend elle-même la dose mortelle).