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Le Yémen s'achemine vers une guerre civile, prévient l'émissaire de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence dimanche soir à New York pour évoquer la situation au Yémen. [Anadolu Agency - Bilgin S. Sasmaz]
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence dimanche soir à New York pour évoquer la situation au Yémen. - [Anadolu Agency - Bilgin S. Sasmaz]
S'adressant au Conseil de sécurité depuis le Qatar, l'émissaire de l'ONU Jamel Benomar a prévenu dimanche soir que le Yémen risquait la "dislocation" avec "une division croissante entre le nord et le sud".

A l'issue d'une réunion d'urgence à New York, le Conseil de sécurité a réitéré dimanche soir son soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, retranché à Aden, et brandi une menace de sanctions contre la milice chiite des Houthis.

Le Conseil de sécurité a aussi appelé "tous les Etats membres à s'abstenir de toute ingérence qui attiserait le conflit et aggraverait l'instabilité", une référence apparente mais implicite à l'Iran, accusé de soutenir les Houthis. Le président Hadi est pour sa part appuyé par les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite.

"Solution politique"

S'adressant au Conseil par vidéo-conférence depuis le Qatar, l'émissaire de l'ONU Jamel Benomar a affirmé qu'il était "illusoire" de penser que les Houthis puissent s'emparer de l'ensemble du pays ni que le président Hadi puisse reprendre par la force le contrôle de la situation.

Continuer les hostilités mènera "à un scénario libyen ou syrien" et la seule solution est politique, a-t-il ajouté.

afp/ptur

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Les Houthis continuent leur progression

Sur le terrain, les miliciens chiites progressent vers le sud du Yémen. Ils se sont emparé de l'aéroport de Taëz, 3e ville du pays située sur la route entre la capitale Sanaa (nord), où ils ont pris le pouvoir en début d'année, et Aden, la principale ville du sud où est retranché le président Hadi.
Des affrontement ont opposés dimanche les manifestants dans la rue, faisant au moins un mort:


Dans un discours télévisé, le chef de la milice chiite Abdel Malek al-Houthi a invité "le grand peuple du Yémen (...) à la mobilisation générale" et à s'enrôler dans sa milice, invoquant la lutte contre les extrémistes sunnites d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique.

Près de 16 millions de Yéménites ont besoin d'aide humanitaire

Dans une déclaration diffusée à l'issue de la réunion, l'ambassadrice américaine Samantha Power a averti que la population yéménite allait "subir les conséquences" d'une poursuite des hostilités: "près de 16 millions de personnes soit 61% de la population du Yémen ont déjà grand besoin d'une aide humanitaire".