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"On se dirige vers un affrontement Arabie saoudite-Iran au Yémen"

L'analyse de la situation au Yémen après l'opération saoudienne
L'analyse de la situation au Yémen après l'opération saoudienne / L'actu en vidéo / 3 min. / le 26 mars 2015
Alors que de fortes explosions secouent Sanaa, capitale du Yémen, jeudi soir, le président de l'International Crisis Group, Jean-Marie Guéhenno, livre son analyse de la situation à Geopolitis.

"Les Saoudiens considèrent que les Houthis au Yémen ne sont que des marionnettes de l'Iran", analysait jeudi pour l'émission Geopolitis Jean-Marie Guéhenno, président de l'Institut de recherche International Crisis Group.

L'ancien vice-envoyé spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie estime que la situation est très grave. "Une guerre civile larvée entre les Houthis au nord du pays et d'autres factions au sud se joue depuis longtemps. La médiation de l'ONU n'a pas abouti, ce qui a conduit à la fuite du président au Sud".

Jean-Marie Guéhenno estime encore qu'avec l'intervention saoudienne, les Houthis sont désormais "poussés dans les bras de l'Iran", ce qui pourrait aboutir à un affrontement armé entre l'Iran et l'Arabie saoudite sur le territoire yéménite. Il relève que la seule solution est de relancer un processus de négociation.

Fortes explosions à Sanaa

Sur le terrain, de fortes explosions ont secoué jeudi soir Sanaa, où la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite effectuait des frappes aériennes contre les rebelles chiites au pouvoir dans la capitale du Yémen.

>> Lire : L'Arabie saoudite lance une opération contre les chiites houthis au Yémen

Des frappes ont aussi été lancées près de Taëz, la troisième ville du pays, contre les rebelles chiites houthis jeudi soir. Mais une intervention au sol n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour.

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Ban Ki-moon plaide pour une solution diplomatique

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué jeudi que la négociation était "la seule solution" pour résoudre la crise au Yémen, où l'Arabie saoudite, soutenue par une coalition, mène une intervention militaire.

Il a également "pris note" de l'intervention militaire saoudienne, "à la demande du gouvernement yéménite", mais sans se prononcer clairement sur sa légalité au regard du droit international.

Ban Ki-moon a rappelé que le Conseil de sécurité avait soutenu dans une déclaration dimanche dernier la "légitimité" du président Abd Rabbo Mansour Hadi mais qu'il avait aussi rejeté "toute ingérence extérieure visant à alimenter le conflit et l'instabilité".

Les Etats-Unis inquiets

La Maison Blanche a exprimé jeudi son inquiétude concernant les "activités iraniennes" au Yémen où les rebelles chiites Houthis ont pris le contrôle de plusieurs grandes villes et menacent désormais Aden, au sud.

Le président islamo-conservateur turc Erdogan a lui aussi vertement critiqué les activités de l'Iran au Yémen.

"L'Iran déploie des efforts pour dominer la région. Comment cela peut-il être tolérée" s'est-il interrogé avant d'appeler l'Iran, pays voisin de la Turquie, à "retirer toutes ses forces du Yémen, de la Syrie et de l'Irak".