Au sixième jour des investigations sur le lieu du crash survenu mardi dans les Alpes françaises, les secouristes et enquêteurs recherchaient toujours dimanche la deuxième boîte noire de l'appareil, mais aussi à récupérer et identifier les corps des 150 victimes.
Christian Zingg, responsable opérationnel de l'équipe "Disaster victim identification" suisse, une cellule coordonnée par Interpol au niveau international, expliquait vendredi dans l'émission CQFD de la RTS l'importance d'identifier formellement les corps. "Il est nécessaire pour les familles d'avoir la certitude de la disparition, afin de pouvoir faire leur deuil", a-t-il souligné.
90% d'identifications par les dents
Dans ce but, un laboratoire a été installé à Seyne-les-Alpes, dans un lieu tenu secret. Une cinquantaine de médecins et de dentistes légistes, la police nationale française et des techniciens d'investigation criminelle locaux y travaillent.
"Il faut savoir que dans les catastrophes, traditionnellement, 90% des identifications se font par le dentaire", mais surtout, dans ce cas précis, par l'ADN, a expliqué Patrick Touron, directeur-adjoint de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale française.
Les spécialistes comparent les données post-mortem, soit les restes découverts, et les données ante-mortem, récoltées lorsque la victime était encore vivante, par exemple les dossiers médicaux ou dentaires ou les indications données par les familles aux polices locales.
78 ADN isolés
Dans le cas de Germanwings, une fois les ADN relevés, ils sont envoyés en région parisienne, "afin d'obtenir un profil ADN qui sera comparé avec les profils des familles" des 150 victimes. Jusqu'ici, 78 ADN distincts ont été isolés, a indiqué dimanche le procureur de Marseille en charge du dossier.
Selon le professeur Thomas Krompecher, référence de la médecine-légale en Suisse, interrogé dimanche par l'émission Mise au Point, les opérations devraient durer entre 3 et 4 semaines.
jvia avec afp
Chemin d'accès aménagé
L'aménagement d'un chemin d'accès, utilisable pour des véhicules tout-terrain pourrait être terminé d'ici lundi soir, a annoncé le procureur de Marseille Brice Robin.
Cet accès permettra notamment l'évacuation de grosses pièces de carlingue. Jusqu'ici, les enquêteurs se rendaient sur la zone chaque jour par hélitreuillage depuis Seyne-les-Alpes, ce qui donne lieu, quotidiennement, à une soixantaine de rotations.