A deux ans de la présidentielle de 2017 en France, l'opposition de droite a remporté dimanche une large victoire face aux socialistes au pouvoir à l'issue d'élections départementales marquées par une nouvelle poussée de l'extrême droite.
66 des 101 départements à droite
L'opposition de droite a remporté 66 des 101 départements, selon les résultats compilés par l'AFP. Vingt-cinq départements ont donc basculé de gauche à droite, et un seul, la Lozère (sud), a fait le chemin inverse.
L'issue reste toutefois en suspens dans cinq départements, où aucune majorité ne s'est dessinée après le deuxième tour (Vaucluse, Tarn-et-Garonne, Pas-de-Calais, Gard et Aisne). Tout se jouera mercredi lors de l'élection des présidents des conseils départementaux.
Selon le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, la large victoire de son parti montre "l'échec, à tous les niveaux" de la politique du gouvernement. "C'est le déni, l'impuissance qui a été sanctionné", a fait valoir l'ancien président français. Il a réaffirmé que l'alternance était "en marche" grâce à cet "espoir" renaissant:
Défaite cinglante pour la gauche
La gauche au pouvoir en France a essuyé une lourde défaite, ne contrôlant plus que 33 départements contre 61 avant le scrutin.
Le bloc de gauche s'est montré "trop dispersée" et "connaît un net recul", a admis lors d'une allocution le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Le Premier ministre a dit avoir entendu "l'attente" voire la "colère" des Français, à qui il a promis de redoubler "d'énergie avec toujours comme priorité l'emploi, l'emploi, l'emploi."
Le Parti socialiste a lui pris acte du résultat et a appelé au dialogue et au rassemblement:
Parmi les fiefs de la gauche, la Corrèze, département de François Hollande, et la Seine-Maritime, bastion du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, ou encore l'Essonne, celui de Manuel Valls, ont été conquises par le droite.
L'Allier, l'un des deux derniers départements présidés par le Parti communiste, a lui aussi basculé à droite. Selon les dernières estimations, le Parti communiste aurait toutefois conservé le Val-de-Marne, en région parisienne.
Pas de département conquis par le FN
Le parti d'extrême droite Front national (FN) a engrangé de nombreux élus à l'issue du second tour de scrutin, mais il n'a pas réussi son pari de prendre la direction d'un département, a confirmé dans la soirée Florian Philippot, le vice-président du parti.
La formation d'extrême droite avait notamment dans son viseur le Vaucluse, dans le sud, ou encore l'Aisne ou le Pas-de-Calais, dans le nord du pays. A l'issue du scrutin, les instituts de sondage parlaient de zéro à trois départements qui auraient pu basculer pour le FN.
La présidente du FN Marine Le Pen s'est félicitée du score de son parti qu'elle a estimé être le "socle des victoires de demain".
agences/mac
Tous les départements bordant la Suisse à droite
Alors que quatre des six départements français limitrophes de la Suisse étaient à gauche avant les départementales, tous sont désormais présidés par des partis de droite.
Le Territoire de Belfort, le Doubs, le Jura et l'Ain sont ainsi passés à droite.
Dans ces quatre départements, le Front national (FN) n'obtient aucun élu dans les futurs conseils départementaux. Le parti de Marine Le Pen enregistre pourtant un score oscillant dépassant partout les 20%, avec des pointes à 25,5% dans l'Ain et le Doubs.
Les départements du Haut-Rhin et de la Haute-Savoie devraient rester solidement ancrés à droite.
Plus de la moitié des sièges pour la droite
L'alliance de droite UMP-UDI a obtenu dimanche près de 34% des voix à l'échelle nationale, la gauche 22,7% et le FN 26,7%, selon les chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur lundi à 0h30.
Selon des résultats portant sur 3956 élus, 57,4% des sièges en jeu vont à l'UMP et à ses alliés du centre et de la droite. Le PS et ses alliés de gauche obtienne eux 37,3% des suffrages au niveau individuel. Avec 62 élus, le FN est crédité de 1,6% des sièges.