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Des médias visés par une plainte dans la prise d'otages de l'Hyper Cacher

Quatre personnes avaient été abattues dans le supermarché le 9 janvier dernier. [Gonzalo Fuentes]
Quatre personnes avaient été abattues dans le supermarché le 9 janvier dernier. - [Gonzalo Fuentes]
Six personnes, qui s'étaient cachées dans le supermarché Hyper Cacher à Paris où un djihadiste a tué quatre personnes le 9 janvier, ont déposé une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui visant les médias.

Dans cette plainte contre X déposée le 27 mars, les plaignants reprochent en particulier à la chaîne privée d'information continue BFMTV d'avoir révélé pendant la prise d'otages que des clients étaient dissimulés dans la chambre froide de l'Hyper Cacher.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, a indiqué vendredi une source judiciaire.

"Des pousse-au-crime"

"Les méthodes de travail des médias en temps réel dans ce genre de situation sont des pousse-au-crime", a dénoncé Me Klugman, l'avocat des plaignants. Ses clients relèvent qu'Amédy Coulibaly, le preneur d'otages, "suivait l'évolution des informations sur différentes chaînes, dont BFMTV", et qu'il avait été en contact avec des journalistes de la chaîne.

La vie de ses clients "aurait été exposée si Coulibaly avait eu connaissance en temps réel de l'information diffusée par BFMTV" sur le fait qu'ils étaient dissimulés dans la chambre froide, a dénoncé Me Klugman.

agences/kg/olhor

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La réaction de BFMTV

BFMTV a réagi vendredi dans un communiqué, disant "regrette(r) que la mention de cette information ait pu faire craindre aux otages, ainsi qu'à leurs proches, que leur vie était en danger".

La chaîne d'information en continu souligne toutefois que, après l'annonce en direct de "la présence d'une femme cachée à l'intérieur de l'Hyper Cacher", "immédiatement, la rédaction en chef a estimé que cette information ne devait pas être diffusée". "Elle n'a donc, par la suite, jamais été répétée à l'antenne ou affichée à l'écran", ajoute la chaîne.