"On a une énorme bande de terrains entre la Libye, toute la zone saharienne, jusqu'au nord du Kenya qui est hors de contrôle", observe le directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques à Paris.
Le constat de l'Invité du Journal du matin de la RTS est sans appel: "Au cœur de l'Afrique, au centre de la zone entre le monde arabe et l'Afrique subsaharienne, on a une sorte de no man's land, sur lequel personne n'est capable véritablement d'établir un ordre et qui va produire des effets déstabilisateurs sur tout le continent."
Pour l'écrivain et diplomate français, les gouvernements locaux ne disposent pas de moyens suffisants pour intervenir, créant des "zones de malheurs durables sur lesquelles malheureusement va se propager une forme d'indifférence".
"Les humanitaires sont devenus des cibles"
Et cette situation n'est pas sans conséquences pour les humanitaires qui oeuvrent sur le terrain, "qu'ils soient étrangers ou dans le staff local, ils sont devenus des cibles."
Et Jean-Christophe Rufin de relever toute la difficulté posée aux organisations humanitaires. "On est placé devant un choix terrible qui est de dire, soit on ne fait rien, soit il faut effectivement intervenir, mais avec de tout autres principes qui ne sont plus ceux d'Henri Dunant", le fondateur de la Croix-Rouge.
Voir aussi le décryptage de la situation au Kenya:
lgr