Quand il ne coordonne pas les volontaires du bataillon Azov, qui se bat au côté de la garde nationale ukrainienne, Gaston Besson se repose chez lui à Pula en Croatie. C'est là, dans un restaurant, que la RTS l'a rencontré.
L'homme, âgé de 47 ans, explique qu'il s'occupe désormais surtout d'organisation, d'utiliser les contacts accumulés au cours des années de conflits qu'il a couverts depuis ses 18 ans. "Et puis j’en ai marre de tuer des gens. J’ai passé l’âge. Et en plus ça ne me fait pas plaisir. La guerre me fatigue, moi ce que j’aime c’est la révolution", explique Gaston Besson.
"Un idéaliste, pas un idéologue"
L'échiquier politique importe peu à ce soldat: "Nous ce qu'on voulait c’est finir la révolution. C’était pas du tout aller se battre contre les Russes, car on a rien contre les Russes. Mais on était obligé parce qu'ils ont envahi. Politiquement j’étais avec les anarchistes, les communistes, les gens d'extrême droite. Je m’en fous à partir du moment où le combat est digne et qu'ils sont à un contre dix, je me joins à eux. Parce que je pense que ça vaut la peine. Donc je suis un idéaliste, pas un idéologue".
Cette philosophie, Gaston Besson l'a baladée dans de nombreux conflits armés: Birmanie, Laos, Cambodge, Colombie, Croatie, Bosnie, Ukraine. Autant de destinations où il n'a pas été payé, explique-t-il, en précisant: "Je suis un idéaliste...je suis un volontaire":
"Entouré par des fantômes"
Celui qui ne souhaite pas qu'on l'appelle mercenaire confesse que s'il est doué pour la révolution, vivre normalement lui coûte par contre une énergie terrible et qu'il ne se voit pas changer de voie. "Qu'est-ce que tu veux, que je devienne à 47 ans un papa gâteau à la maison? J'ai besoin de lutter, de me battre."
Un destin à travers des guerres qui laisse des traces indélébiles, explique enfin Gaston Barben: "A la fin, t’as pas envie de trop survivre, parce qu'on finit par être entouré par des fantômes…"
Laetitia Moreni/Gaëtan Vannay/jzim