Pour Louis Michel, la première priorité pour l'Union européenne (UE) face aux mouvements migratoires en Méditerranée est le renforcement des moyens accordés à l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex: "L'opération Triton (lancée par Frontex, ndlr.) est munie de trois millions d'euros par mois, soit trois fois moins que la mission italienne Mare Nostrum (qui s'est terminée en novembre 2014, ndlr.) (...)", a indiqué lundi l'ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, sur les ondes de la RTS.
Selon lui, il faut "réformer d'urgence le mandat de Frontex" dont la mission "n'est pas de sauver des vies mais qui est d'assurer la coopération entre Etats membres dans le contrôle des frontières extérieures".
"Il faut créer un bureau centralisé"
Louis Michel propose également de mettre sur pied un système européen centralisé pour le traitement des demandes d'asile: "Actuellement, il existe un bureau européen d'appui en matière d'asile, mais celui-ci est simplement chargé d'assurer la coordination des différentes procédures de demandes", a-t-il expliqué.
Pour l'ancien ministre belge des Affaires étrangères, l'UE et ses Etats membres doivent créer des voies légales permettant d'assurer une protection internationale aux migrants et d'appliquer une politique plus ferme d'immigration illégale aux frontières extérieures.
Pour rappel, un chalutier chargée de 700 migrants a chaviré à environ 110 km des côtes libyennes dans la nuit de samedi à dimanche, selon le récit de 28 survivants. Les garde-côtes italiens ne confirment toutefois pas ce chiffre de 700.
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hend
"Ce sont les pays d'origine qui sont responsables"
Pour Louis Michel, si l'Europe est responsable de n'avoir mis sur pied une véritable politique migratoire, ce sont surtout les pays d'origine des migrants qui sont responsables des drames humains engendrés par la migration en Méditerranée: "Ils n'offrent pas le minimum qu'il faut à leur population", déplore l'eurodéputé.