La Chambre des députés italienne a observé une minute de silence mercredi matin en mémoire des 800 victimes du naufrage survenu le week-end dernier en Méditerranée.
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A la tribune, le chef du gouvernement Matteo Renzi a estimé que "ce qui arrive aujourd'hui avec la vente de personnes" rappelle l'époque de la traite de millions d'esclaves d'Afrique vers l'Amérique.
"Couler les bateaux avant qu'ils ne prennent la mer"?
"Combattre les trafiquants d'hommes signifie combattre les marchands d'esclave du XXIe siècle. Ce n'est pas seulement une question de sécurité et de terrorisme, mais de dignité humaine", a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient à la veille du sommet européen qui doit prendre des mesures pour lutter contre le trafic d'êtres humains. Dimanche, Matteo Renzi avait évoqué la possibilité d'"interventions ciblées" contre les passeurs en Libye, sans en préciser les modalités
"Des négociations sont en cours avec l'UE et l'ONU pour un mandat international en vue de lutter contre les marchands de mort et pour couler leurs bateaux avant qu'ils ne prennent la mer", avait déjà déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano.
Pour une stratégie "à long terme"
Le chef du gouvernement italien a aussi plaidé pour que les causes des départs soient combattues "à leurs racines", mettant en garde contre les solutions "simplistes" et condamnant avec virulence le populisme anti-immigrés de certains Européens.
Avec l'ONU, l'Europe "doit avoir une stratégie à long terme en Afrique", en ayant une présence forte dans les pays au sud de la Libye. "L'Afrique doit devenir l'élément clé de la politique italienne et mondiale", a-t-il dit.
afp/dk