Modifié

Des militaires français soupçonnés d'abus en Centrafrique identifiés

Une affaire secoue la Genève internationale
Une affaire secoue la Genève internationale / 12h45 / 1 min. / le 30 avril 2015
Quatorze militaires français seraient concernés par les accusations d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique, a-t-on appris jeudi de source judiciaire française. Certains sont identifiés.

"Au vu du rapport, quatorze militaires français seraient concernés", a déclaré une source judiciaire. "Certains - mais très peu - sont identifiés", a-t-elle ajouté. A ce stade, ils n'ont pas encore été entendus.

Une enquête préliminaire avait été ouverte en juillet 2014 en France pour des abus sexuels sur mineurs imputés à des militaires français en Centrafrique. Elle se base sur un document des Nations unies consignant les témoignages des victimes présumées.

L'identification des militaires a été rendue possible grâce au déplacement des enquêteurs français en Centrafrique et des recoupements avec les témoignages cités dans le document de l'ONU.

"Des militaires étrangers sont aussi concernés", a précisé jeudi la source judiciaire, sans indiquer leur nationalité.

>>Lire aussi: Des soldats français auraient abusé de mineurs en Centrafrique

François Hollande "implacable"

Le président français a promis des sanctions "exemplaires" si ces informations se confirment par les enquêtes judiciaires en cours.

"Vous savez la confiance que je porte aux armées, le rôle que les militaires français jouent dans le monde (...) Aucune tache ne doit écorner leur uniforme", a prévenu François Hollande jeudi.

Jeudi, le ministère de la Défense avait pour sa part indiqué qu'il "vérifiait la réalité" de ces accusations et assuré n'avoir "aucune volonté de cacher quoi que ce soit".

>> La déclaration du président français :

François Hollande parle des soupçons d'abus en Centrafrique
François Hollande parle des soupçons d'abus en Centrafrique / L'actu en vidéo / 19 sec. / le 30 avril 2015

Dénonciateur suspendu

Le cadre suédois des Nations unies, basé à Genève, qui a transmis à Paris le rapport, intitulé "Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales", a été suspendu de ses fonctions et fait actuellement l'objet d'un enquête interne.

Il aurait laissé fuiter le rapport en réaction à ce qu'il a considéré être "l'inaction de l'ONU" dans ce dossier.

Thierry Delvigne-Jean, chargé de la communication de l'UNICEF. [Linkedin]Linkedin
L'ONU a-t-elle cherché à cacher l'affaire de viols en Centrafrique? / Le 12h30 / 1 min. / le 30 avril 2015

afp/sbad

Publié Modifié

Le scandale

Lors de l 'opération Sangaris, lancée en décembre 2013, quelque 2000 soldats français ont été déployés, avec l'aval de l'ONU, pour restaurer la sécurité en Centrafrique et mettre fin à des massacres entre milices chrétiennes et musulmanes.

Dans le rapport accablant, établi par le personnel du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU positionnés en Centrafrique, une dizaine d'enfants - le plus jeune est âgé de huit ans - affirment qu'en échange de nourriture ou sous la menace, des soldats français ont abusé d'eux sexuellement.

Ces témoignages "retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d'enfants, sur le site de l'aéroport de M'Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014", a précisé mercredi le ministère de la Défense, assurant avoir "pris toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité".