Vingt-quatre heures après l'annonce de la destitution de Pierre Nkurunziza par le général Godefroid Niyombare, ex-patron des services de renseignements, il restait impossible de dire qui détenait le pouvoir à Bujumbura. Le camp putschiste a affirmé contrôler la quasi-totalité de la capitale.
Au moins trois militaires sont morts dans les combats à un kilomètre du site de la Radio et Télévision nationale burundaise (RTNB). Un blindé y était également embouti dans un caniveau et le sol était jonché de douilles, signe de la violence des combats.
Les hommes du général Godefroid Niymbare, ex-compagnon d'armes du président Nkurunziza, ont tenté à deux reprises, en vain, de s'en prendre aux forces d'élite postées autour de ce bâtiment, symbole du pouvoir.
Le directeur général de la RTNB a annoncé l'échec de l'offensive sur ses ondes, assurant que la situation était "maîtrisée" et que "ce sont toujours les soldats loyalistes qui contrôlent la RTNB".
Le président Nkurunziza serait rentré
De son côté, la présidence burundaise a affirmé jeudi soir que le chef de l'Etat Pierre Nkurunziza, qui était en Tanzanie depuis le lancement de la tentative de putsch, était de retour au Burundi.
Cette déclaration, qui intervient à un moment clé de la tentative de putsch, n'a pas pu être confirmée de source indépendante.
Putsch condamné
Par ailleurs, la communauté internationale a multiplié les appels à la retenue depuis mercredi. Le Conseil de sécurité a condamné la tentative de coup d'Etat. Les Nations unies ont annoncé que plus de 70' 000 personnes avaient fui vers des pays voisins pour échapper aux violences.
Jeudi soir, les Etats-Unis ont affirmé que Pierre Nkurunziza demeure le président "légitime" de ce pays d'Afrique des Grands Lacs.
Radios et TV privées attaquées
Des radios privées burundaises, dont la très populaire RPA, et la principale télévision indépendante du pays, protégées par les putschistes, ont été attaquées dans la nuit de mercredi à jeudi. Elles n'émettent plus.