Au son de sifflets et de tambours, des milliers de manifestants, équipés de pancartes qualifiant de "corrompus" les responsables politiques, ont envahi pacifiquement la place centrale de Guatemala City, réclamant des réformes de l'Etat afin que cesse l'opacité dans les fonctionnements financiers du gouvernement.
Les organisateurs ont estimé à 40'000 le nombre des manifestants dans la capitale. Des rassemblements ont aussi eu lieu dans 13 des 22 départements du Guatemala, selon des informations de presse.
Corruption et fraudes
Le mouvement anti-corruption a débuté au Guatemala après un scandale concernant l'existence d'un réseau de corruption et de fraude aux taxes douanières. Les manifestants estiment que les autorités ne pouvaient ignorer l'existence de ce réseau de corruption.
La journée de protestation avait été convoquée sur les réseaux sociaux par une vingtaine d'organisations sociales, plusieurs universités privées et l'Université de San Carlos.
afp/jgal
Le scandale qui a mis le feu aux poudres
L'affaire a été révélée le 16 avril par le parquet du Guatemala et par la Commmission internationale contre l'impunité au Guatemala (Cicig), une entité de l'ONU chargée d'assainir le système judiciaire du pays.
Selon une enquête qui a duré huit mois, le chef du réseau de corruption et de fraude aux taxes douanières était Juan Carlos Monzon, secrétaire privé de la vice-présidente du Guatemala, Roxana Baldetti. Cette dernière a assuré qu'elle ignorait tout des agissements de son secrétaire, elle a néanmoins démissionné le 8 mai. Elle a été remplacée jeudi dernier par Alejandro Maldonado, un magistrat.
Juan Carlos Monzon, quant à lui, est en fuite. Plusieurs fonctionnaires ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.