Un défilé en robe de mariée tachée de sang pour dénoncer les violences conjugales, des WC publics occupés afin de signaler le manque de toilettes pour femmes à Pékin... Les activistes chinoises sont désormais réduites au silence depuis que cinq d'entre elles ont été arrêtées la veille de la journée mondiale des femmes, le 7 mars dernier.
"Avant, nous n'étions pas considérées comme des activistes politiques. Maintenant, c'est comme si les autorités avaient décidé de nous stigmatiser", résume Xiao Meili, 26 ans, dans un reportage diffusé lundi sur La Première.
"La police s'est sentie menacée"
Après avoir fait les gros titres des journaux chinois ces dernières années, les féministes sont devenues une nouvelle cible. "En réalisant des performances dans la rue, la police s'est sentie menacée. Demander plus de droits pour les femmes peut aussi être vu comme une volonté de se confronter aux autorités", explique Fang Yuan, une universitaire qui se bat depuis plus de trente ans pour les droits de la femme en Chine.
Dans le pays, près de 60% des meilleures universités appliquaient encore des critères discriminatoires pour limiter le nombre de femmes dans leurs cursus. Il n'est pas rare, non plus, de voir des offres d'emploi stipulant: "Nous préférons les hommes" ou "Hommes seulement".
Raphaël Grand/jgal