Les combattants de l'organisation extrémiste Etat islamique (EI) ont été repoussés hors de Palmyre, mais ils se trouvaient toujours dimanche massés autour de la ville. Ils étaient notamment à seulement un kilomètre du célèbre site archéologique (sud-ouest).
L'EI, qui s'était emparé de nombreux quartiers du nord de Palmyre la veille, affrontait dimanche les troupes du régime syrien dans la banlieue nord, ainsi que dans le champ gazier d'Al-Hél (nord-est).
L'armée syrienne aurait réussi à reprendre une série de sites stratégiques, dont des collines, des barrages et la tour de la radio et télévision.
Palmyre revêt une importance stratégique pour l'EI puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, voisin de la province irakienne d'Al-Anbar, contrôlée en majeure partie par ces djihadistes sunnites.
Victoire revendiquée en Irak
Dans la province irakienne d'Al-Anbar justement, les djihadistes de l'EI revendiquaient une victoire dimanche, après être parvenus à s'emparer du quartier général militaire de la province à Ramadi, la capitale.
"Les forces de sécurité -armée et police- se sont retirées de la ville", a confirmé un colonel de police. L'EI contrôlerait désormais tous les postes de sécurité de la ville. L'offensive, qui avait débuté jeudi avec une vague d'attentats suicide, aura donc duré quatre jours.
"Il y a toujours des combats dans certains quartiers", a toutefois souligné Mouhannad Haimour, conseiller du gouverneur de la province.
Selon le Pentagone, la situation sur le terrain reste "mouvante et disputée" à Ramadi. "Nous continuons à surveiller les rapports selon lesquels des combats nourris ont lieu. Il est trop tôt pour faire des déclarations définitives à propos de la situation sur le terrain en ce moment", a déclaré dans un communiqué la porte-parole du ministère américain de la Défense Maureen Schumann.
De nombreux morts
Selon ce même conseiller, les combats à Ramadi ont fait en deux jours au moins 500 morts, civils comme militaires.
A ce lourd bilan s'ajoute les pertes dans la bataille de Palmyre, qui s'élèvent à au moins 295 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L'ONG, qui se base sur des sources civiles, médicales et militaires, précise qu'il s'agit de123 soldats et miliciens loyalistes, de115 combattants de l'EI et de 57 civils (dont des dizaines exécutés par l'EI).
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afp/sbad/bri
Le site archéologique
Avec ses colonnades torsadées romaines, ses temples et ses tours funéraires, le site de Palmyre est inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco. La cité fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique.
Le directeur des Antiquités et des musées syriens, Maamoun Abdelkarim, a confié sa peur de voir Palmyre subir le même sort que des sites archéologiques dans le nord de l'Irak, notamment Nimroud et Hatra, endommagés ou détruits par l'EI.