Cette mission sans précédent baptisée "EU Navfor Med" va impliquer le déploiement de bâtiments de guerre et d'avions de surveillance des armées européennes au large de la Libye, devenue la plate-forme majeure du trafic.
Elle requiert un accord des Nations unies et ne sera véritablement lancée qu'en juin. Mais elle a été décidée lundi par les 28 ministres des affaires étrangères de l'UE après une réunion avec leurs homologues de la défense.
Mise sous pression
L'Union européenne, accusée de passivité voire d'indifférence, était sous pression alors que les drames de l'immigration se succèdent en Méditerranée.
Les flux sont bien plus importants cette année qu'en 2014: en une seule journée, quelque 2000 migrants ont été secourus le 14 mai.
Réunis en urgence le 23 avril, les dirigeants de l'UE ont demandé une opération pour "capturer et détruire les embarcations" des passeurs venant de Libye avant qu'elles ne soient utilisées.
afp/br
Inutile, selon les ONG
La mission navale est unanimement dénoncée par les ONG. Selon ses détracteurs, elle va seulement déplacer les routes empruntées par les passeurs.
Même le procureur sicilien Giovanni Salvi, en première ligne contre les passeurs, est sceptique: détruire les bateaux des pêcheurs libyens risque de dresser la population contre les Européens, a-t-il mis en garde.