Entre le quart et la moitié des enseignants ont fait grève mardi et plusieurs milliers d'entre eux ont manifesté pour protester contre cette réforme qui vise à lutter contre les inégalités scolaires, mais qui est vilipendée par l'opposition de droite et des intellectuels de renom.
La ministre de l'Education, qui à 37 ans vit son baptême du feu après un parcours fulgurant au gouvernement, a reçu le soutien des députés socialistes au cours de la séance des questions orales à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement.
Système inégalitaire
De Berlin, le président François Hollande a souligné que la réforme devait "permettre d'assurer la réussite pour tous" et "l'excellence" qui doit "être partagée et pas abaissée".
La réforme part du constat que le système scolaire français ne cesse de reculer dans les classements internationaux et est, selon une enquête de référence de l'OCDE (l'enquête Pisa), l'un des plus inégalitaires du monde.
agences/olhor
Les critiques envers la réforme
La contestation concerne notamment la suppression des classes "bilangues", où une minorité d'élèves de 6e (la première classe de collège, à 11 ans) peut étudier deux langues vivantes étrangères, en général l'anglais et l'allemand.
La réforme prévoit en revanche que l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère commence pour tous dès la 5e (à 12 ans), au lieu de la 4e comme c'est le cas actuellement.
Les enseignants de grec et de latin craignent aussi un effritement de leurs horaires avec la suppression de ces options, remplacées par un enseignement pratique consacré aux langues et cultures de l'Antiquité.
Changements pour la rentrée 2016
Najat Vallaud-Belkacem a assuré mardi que la réforme "se ferait" bien à la rentrée 2016, tout en se disant "ouverte à la discussion" sur sa mise en oeuvre.
Près de 150'000 élèves sortent chaque année de l'école sans diplôme. Ce phénomène n'affecte que 5% des enfants de cadres, mais quasiment un tiers (32%) de ceux d'ouvriers.