"ISI (prédécesseur du groupe Etat islamique, ndlr) pourrait déclarer un Etat islamique avec l'aide d'autres organisations terroristes en Syrie et en Irak". Cette prévision, faite deux ans avant l'autoproclamation du Califat, conclut un rapport de l'Agence du renseignement de la défense (DIA) daté du mois d'août 2012.
Le document déclassifié et en partie censuré, obtenu par l'organisation conservatrice Judicial Watch, prévoyait aussi avec lucidité la prise des villes irakiennes de Mossoul et de Ramadi par des djihadistes. Mossoul est tombée en juin 2014, Ramadi en mai 2015.
Le renseignement militaire américain imaginait cependant Al-Qaïda comme fer de lance de ces offensives, et non pas l'organisation qui allait devenir l'EI.
Les analystes relevaient déjà les opérations en Syrie de la branche irakienne d'Al-Qaïda, sous le nom d'al-Nosra, devenue l'une des principales forces rebelles, combattant à la fois le régime de Bachar al-Assad et l'EI.
La carte de la situation irako-syrienne:
"Ce que veulent les puissances étrangères"
Les fiches assurent aussi que le possible établissement d'une région salafiste dans l'est de la Syrie "est exactement ce que veulent les puissances (étrangères) soutenant l'opposition, afin d'isoler le régime syrien", considéré comme un point fondamental de l'expansion chiite.
Après s'être emparé de la région de la ville de Palmyre, l'EI contrôle désormais plus de moitié du territoire syrien. Avec sa récente prise du dernier point de passage entre la Syrie et l'Irak en main de l'armée de Bachar al-Assad, l'organisation a privé le régime de tout contrôle sur sa frontière à l'ouest, les Kurdes en contrôlant toujours l'extrême nord.
Le document de la DIA:
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