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Vladimir Poutine s'accorde le droit d'interdire les ONG "indésirables"

Plusieurs ONG ont dénoncé la décision de Vladimir Poutine. [Alexei Nikolsky/RIA-Novosti, Kremlin Pool Photo via AP]
Plusieurs ONG ont dénoncé la décision de Vladimir Poutine. - [Alexei Nikolsky/RIA-Novosti, Kremlin Pool Photo via AP]
Malgré l'ire des ONG, Vladimir Poutine a promulgué samedi une loi qui permet aux autorités d'interdire les organisations étrangères installées en Russie considérées comme "indésirables" par l'État.

Le texte "prévoit que l'activité d'une organisation non gouvernementale étrangère ou internationale, représentant une menace pour les fondements constitutionnels de la Russie, la capacité de défense du pays ou la sécurité du gouvernement puisse être reconnue indésirable", a indiqué le Kremlin.

Pour plusieurs ONG, le texte constitue une forme de répression contre les voix critiques du pouvoir. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe avait aussi demandé au chef de l'Etat de mettre son veto.

Jusqu'à 6 ans de prison

La loi a été présentée par ses défenseurs par une "mesure préventive" nécessaire après les sanctions adoptées par les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne.

Elle donne aux autorités la possibilité d'interdire les ONG étrangères et de poursuivre leurs employés, qui risqueront jusqu'à six ans de prison ou une interdiction d'entrée en Russie. Elle permet aussi de bloquer les comptes bancaires des structures visées et leur accès aux médias.

afp/boi

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Menace contre les "valeurs russes"

Le texte a été voté par les deux chambres du Parlement avant d'être promulgué en moins d'une semaine.

Lors des débats, les députés ont invoqué le besoin d'arrêter "les organisations destructrices" travaillant en Russie, où elles peuvent menacer "les valeurs de l'Etat russe" et fomenter des "révolutions de couleur", du nom donné aux mouvements pro-occidentaux ayant secoué plusieurs ex-républiques soviétiques au cours des dernières années.

Les Etats-Unis et l'UE inquiets

Les Etats-Unis se sont dits "profondément troublés" par la promulgation de cette loi, craignant qu'elle "ne restreigne encore davantage le travail de la société civile en Russie".

Il s'agit d'un "exemple supplémentaire de la répression croissante des voix indépendantes par le gouvernement russe ainsi que de (ses) mesures intentionnelles pour isoler le peuple russe du reste du monde", a critiqué la porte-parole adjointe du département d'Etat.

L'Union européenne a de son côté estimé que Vladimir Poutine avait pris une mesure "préoccupante dans une série de restrictions sur la société civile, l'indépendance des médias et l'opposition politique".