Après la victoire de la gauche radicale Syriza en janvier en Grèce, le coup de semonce est clair, à six mois des législatives: quatre ans après la naissance du mouvement des indignés, les Espagnols ont exprimé lors des municipales et régionales leur ras-le-bol de l'austérité imposée par la droite et de la corruption gangrenant la politique.
Ada Colau et Manuela Carmena en pole position
A Barcelone, la liste de l'"indignée" Ada Colau, une militante anti-expulsions, est arrivée en tête devant celle du maire nationaliste sortant Xavier Trias.
A Madrid, celle de "Ahora Madrid" avec l'ex-juge Manuela Carmena, comprenant notamment Podemos, est deuxième après celle du Parti populaire (PP) sortant (20 conseillers contre 21) et pourrait gouverner avec l'appui des socialistes (neuf sièges), Ciudadanos arrivant quatrième (sept sièges).
Scènes de liesse
Dans la nuit, les partisans de Manuela Carmena, ancienne juge communiste de 71 ans, ont fait la fête dans la capitale, tenue par la droite depuis 23 ans et berceau du mouvement des "indignés".
A Barcelone aussi, d'autres ont célébré la victoire d'Ada Colau, 41 ans, égérie des "indignés", également soutenue par Podemos. "Le désir de changement a vaincu la campagne de la peur, de la résignation", a-t-elle lancé avec des larmes de joie.
afp/mo
Les indépendantistes perdent du terrain au Pays basque
La gauche indépendantiste basque espagnole, qui avait bénéficié du renoncement à la violence de l'ETA en 2011, a, quatre ans plus tard, subi un recul aux élections locales au Pays basque face aux nationalistes conservateurs, en particulier à Saint Sébastien, où elle perd la mairie.
La coalition EH Bildu, rassemblant des partis indépendantistes et de gauche, dont les héritiers de Batasuna, bras politique de l'ETA, n'est plus la première force municipale à Guipuzcoa, son bastion traditionnel, selon les résultats définitifs des élections municipales organisées dimanche