"C'était comme si quelqu'un avait donné un immense coup de balai. En marchant, je ne pouvais plus dire où je me trouvais, tout avait été enterré": le témoignage d'un habitant de la vallée de Langtang, très prisée des amateurs de trekking, rappelle le drame qu'a vécu le Népal il y a un mois.
Le séisme de magnitude 7,8 et les importantes répliques ont fait plus de 8600 morts et des milliers de blessés. Un demi-million de logements ont été détruits et de nombreux villages ont été rayés de la carte, générant des milliers de sans abri, souvent privés d'eau et de nourriture.
Et, alors que les routes d'accès terrestres vers les zones les plus reculées demeurent souvent coupées, le temps presse pour l'acheminement de l'aide dans ces régions.
Une mousson qui va compliquer l'aide
Le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Népal, Jamie McGoldrick, a prévenu que le temps était compté pour atteindre ces zones avant l'arrivée de la mousson.
"Avant que les conditions ne se dégradent, nous devons envoyer de la nourriture et du matériel pour la construction d'abris dans les régions éloignées et améliorer la logistique pour les zones les plus difficiles à atteindre", a-t-il dit lundi.
Le risque d'éboulement reste aussi important dans certaines régions et les pluies de mousson pourraient causer de nouveaux dégâts. Un large périmètre est encore interdit et des gens ne peuvent pas rentrer chez eux.
Plus de 20 pays participent aux opérations d'aide mais les agences humanitaires ont toujours des difficultés à faire face aux besoins et l'ONU a annoncé n'avoir recueilli qu'un cinquième des 415 millions de dollars nécessaires.
Hommages à Katmandou
Des centaines de Népalais se sont par ailleurs rassemblés lundi à Katmandou sur les décombres d'une tour de 50 mètres du XIXème siècle qui s'est écroulée, pour marquer le premier mois depuis le séisme.
Après la diffusion de l'hymne national par haut-parleurs, la foule s'est rassemblée autour des débris de la tour Dharahara, très fréquentée par les touristes, et a observé 56 secondes de silences à 11h56, l'heure à laquelle la terre a tremblé.
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afp/boi
Un désastre économique
Selon le gouvernement, la tragédie a déjà coûté environ 10 milliards de dollars au Népal, soit la moitié de son PIB annuel, et paralysé le tourisme, crucial pour les revenus du pays, ce qui risque de compliquer la reconstruction.
Dans les montagnes, des avalanches ont détruit les accès aux circuits de trekking très fréquentés et qui permettaient à des centaines de villageois de gagner leur vie.
Les experts craignent en outre une flambée des prix alimentaires en raison de la destruction des récoltes et des systèmes d'irrigation, ainsi que des pertes de bétail.
En définitive, la croissance pourrait tomber à 3,8%, contre 5,2% en 2014 en raison du ralentissement dans l'agriculture et le tourisme en particulier.
Le Népal, dont le budget annuel n'est que de 6,4 milliards de dollars, aura besoin d'un soutien de long terme.