"Les chiffres du gouvernement indiquent que la Tanzanie a perdu des dizaines de milliers d'éléphants ces dix dernières années", dénonce l'organisation spécialisée dans la surveillance de la faune sauvage.
Selon des chiffres du gouvernement tanzanien, rendus publics lundi et cités par Traffic, la population d'éléphants en Tanzanie a chuté de 109'051 en 2009 à 43'330 en 2014, des chiffres qui annoncent "un désastre".
Situation similaire au Mozambique
Toujours selon le gouvernement, la raison en est principalement le braconnage pour l'ivoire. Traffic juge "incroyable que le braconnage à une telle échelle industrielle n'ait pas été détecté et combattu jusqu'à présent".
La situation est similaire au Mozambique où le nombre d'éléphants est passé en cinq ans de 20'000 à près de 10'000, à cause du braconnage pour l'ivoire, selon un comptage de l'ONG américaine Wildlife Conservation Society (WCS).
Il reste 470'000 éléphants d'Afrique sauvages, selon un comptage de l'ONG Elephants Without Borders, contre 550'000 en 2006.
afp/dk
Quelques points positifs
Seule note d'optimisme, les chiffres du ministère tanzanien des Ressources naturelles et du tourisme montrent que de petites populations d'éléphants ont augmenté de façon significative.
C'est le cas notamment dans le Serengeti, où les éléphants sont passés de 3068 à 6087 individus.
Toujours selon Traffic, le gouvernement tanzanien a annoncé lundi plusieurs mesures pour protéger les éléphants du pays, comme le recrutement de 500 rangers supplémentaires cette année, en plus des 500 déjà embauchés en 2014.
Le commerce d'ivoire responsable
Les éléphants et les rhinocéros constituent une cible de choix pour les braconniers, qui revendent ivoire et poudre de corne de rhinocéros en Asie où la demande est très forte.
Sur l'ensemble du continent africain, on estime à 30'000 le nombre d'éléphants illégalement abattus chaque année pour alimenter le commerce d'ivoire, essentiellement à destination de la Chine et d'autres pays d'Asie.
Le prix de l'ivoire brut en Chine atteignait 2100 dollars en 2014, selon l'ONG Save the Elephants et la fondation Aspinall.