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L'Arabie saoudite renonce à présider le Conseil des droits de l'homme

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. [Keystone - Valentin Flauraud]
L'Arabie saoudite renonce à présider le Conseil des droits de l'homme / Le Journal du matin / 1 min. / le 4 juin 2015
L'Arabie saoudite renonce à se présenter à la présidence du Conseil des droits de l'homme, a appris la RTS. La réputation de ce pays, l'un des moins respectueux de ces droits, a eu raison de ses prétentions.

Trois sources distinctes, bien au fait des coulisses de la "Genève Internationale", ont confirmé à la RTS le fait que Ryad a cédé à "la pression amicale de plusieurs pays membres du Conseil", qui considéraient qu'une telle présidence "n'est dans l'intérêt de personne, ni des Saoudiens, ni de quiconque".

80 exécutions depuis le début de l'année

L'impact d'une présidence saoudienne serait terrible en terme d'image pour l'institution: l'Arabie Saoudite est réputée pour l'emprisonnement arbitraire des opposants et blogueurs – par exemple Raif Badawi, condamné à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet -  mais aussi pour le déni du droit des femmes, et pour son recours immodéré à la peine de mort: au moins 80 exécutions depuis le début de l'année, dont la décapitation de femmes en public.

Ryad avait des prétentions à la présidence du Conseil parce que c'était le tour du "Groupe des pays d’Asie" de choisir en son sein un successeur à l'actuel président allemand. Le pays a usé de toute son influence – qui est grande - pour être son candidat. Mais c'était compter sans une campagne des ONG de défense des droits de l'homme et de l'opposition de plusieurs chancelleries.

Qui pour reprendre le poste?

La règle non écrite stipule que le pays occupant la présidence doit présenter - en théorie - un bilan "correct" en matière des droits de l'homme, et que son ambassadeur à Genève doit avoir des qualités reconnues par ses pairs. Mais ces règles sont à dimension variable: avant l'Allemagne, le conseil était présidé par le Gabon, qui n’est pas franchement un modèle, même si on note des améliorations.

Les sources que nous avons contactées citent spontanément trois pays d'Asie pour la présidence du Conseil des droits de l'homme: les Philippines, l'Indonésie et le Pakistan.

Alain Franco

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