A l'époque de la candidature de Salt Lake City pour les Jeux olympiques d'hiver 2002, ses promoteurs avaient distribué des cadeaux de haute valeur à des délégués du Comité olympique international (CIO). Accusés par la justice américaine, ils avaient été ensuite blanchis par une Cour fédérale.
Leur avocat de l'époque, Max Wheeler, commente pour la RTS l'enquête en cours contre la FIFA et n’est pas tendre avec les procureurs américains.
"Le cas de la FIFA est beaucoup plus facile à prouver", souligne d'emblée Max Wheeler. "Les sommes d’argent sont beaucoup plus importantes, et ils ont un ancien de la FIFA qui coopère."
Les USA veulent imposer leur culture à d'autres
Mais sur le fond, l'avocat ne pense pas que les Etats-Unis devraient se mettre en position d’imposer leurs exigences morales au monde entier. "J'approuve ces valeurs morales, mais si d'autres pays veulent faire des affaires différemment, et bien c'est ainsi que fonctionne le monde. Je ne pense pas que les Etats-Unis devraient dépenser mes impôts pour essayer d'imposer leur culture à d’autres pays", souligne-t-il.
Max Wheeler prédit que la justice américaine va perdre au moins dans certains cas, pour une question de compétence du droit américain. "Beaucoup de ces prévenus n’ont pas de lien suffisant avec les Etats-Unis. Ils pourraient même échouer à les faire extrader", explique l'avocat.
Spécialiste du droit pénal international, Marc Henzelin est l'avocat de l'une des personnes arrêtées la semaine dernière à Zurich dans le cadre du volet suisse de l'affaire. Interrogé jeudi dans Le 12h30 de la RTS, il explicite le système judiciaire américain qui protège les dénonciateurs internes dont le témoignage permet souvent de faire tomber les têtes plus importantes. Son interview à écouter ici:
Philippe Revaz/oang
Le procès des JO de Salt Lake City
Max wheeler avait signé un succès retentissant en obtenant l’acquittement de ses clients qui avaient pourtant bel et bien distribué des cadeaux pour l’équivalent de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Le scandale avait remis en question le fonctionnement du CIO, mais la justice n’avait pas pu prouver formellement que les cadeaux aux délégués servait à acheter leurs voix.
La rebuffade avait été humiliante pour les procureurs fédéraux.