Plus de 80 millions de personnes, soit près d'un quart de la population adulte de l'UE, ont déjà consommé des drogues illicites, note l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel.
Il constate une "hausse sensible" de la teneur et de la pureté des drogues, que ce soit la teneur en THC du cannabis ou en MDMA dans les cachets d'ecstasy ou la pureté de la cocaïne et de l'héroïne. En cause: l'innovation technique et la concurrence sur le marché.
Plus de cannabis, moins d'héroïne
Le cannabis reste la drogue la plus consommée en Europe. Il représente 80% des saisies de drogues. A l'inverse, l'héroïne est en déclin, même si elle représente toujours une part importante de la mortalité liée aux drogues et compte 1,3 million d'usagers "problématiques".
Mais l'Observatoire s'inquiète de la hausse récente de la production d'opium en Afghanistan, fournisseur principal d'héroïne en Europe. A cela s'ajoute une mutation de son trafic.
ats/fisf
Les "salles de shoot" n'augmentent pas la criminalité
Les "salles de shoot", déjà présentes dans plusieurs pays, n'ont pas augmenté la consommation de drogue ni entraîné une hausse de la criminalité locale liée au trafic de drogue, indique le rapport de l'OEDT.
Il a rassemblé les résultats d'études menées sur les quelque 90 salles d'injection sous supervision médicale qui existent dans le monde. Il souligne une amélioration "en terme d'hygiène et de sécurité" et un accès accru de ces populations aux structures de soin, "une baisse de la consommation de drogue dans la rue et des nuisances qui y sont associées".
Tendance similaire en Suisse
Du côté suisse, les statistiques de la Société suisse de médecine légale et celles du "drug testing" confirment la tendance observée en Europe. La cocaïne, l'héroïne et l'amphétamine mais aussi les pilules d'ecstasy sont de plus en plus pures en Suisse, rapporte jeudi la Fondation Addiction Suisse.
Des substances plus pures et plus fortement dosées sont synonymes d'intoxications plus élevées, avertit la fondation. Et d'indiquer que ces analyses rappellent aussi aux consommateurs l'instabilité du marché: ils ne savent a priori jamais quelle est la composition exacte de ce qu'ils prennent.