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La justice européenne autorise à laisser mourir Vincent Lambert

Réaction de l'épouse de Vincent Lambert
Réaction de l'épouse de Vincent Lambert / L'actu en vidéo / 18 sec. / le 5 juin 2015
Saisie il y a un an, la Cour européenne des droits de l'homme s'est prononcée vendredi pour l'arrêt des soins de Vincent Lambert, un tétraplégique français qui se trouve dans un état végétatif depuis sept ans.

La Cour a accepté par 12 voix contre 5 de valider l'arrêt du Conseil d'Etat français autorisant l'arrêt des soins dont bénéficie Vincent Lambert. Victime d'un accident de la route en 2008 qui a provoqué des lésions cérébrales irréversibles, l'ancien infirmier psychiatrique de 38 ans est hospitalisé dans une unité de soins palliatifs au CHU de Reims, où il est nourri et hydraté artificiellement.

Alors que son épouse Rachel, soutenue par cinq frères et soeurs de son époux, voulait le laisser "partir dignement", la mère du trentenaire, Viviane Lambert, l'une de ses soeurs et un demi-frère s'opposaient à ce qu'ils considéraient être une "euthanasie déguisée".

Une décision déjà contestée par les avocats de la mère de Vincent Lambert:

Recours de la famille annoncé

Peu avant l'audience, la mère de Vincent Lambert avait déjà averti: "Si la décision est négative, je ne m'inclinerai pas… Je suis là pour le protéger"

La décision de la CEDH rend l'interruption des soins légalement possible. Mais les avocats des parents ont déjà annoncé qu'ils exigeraient une nouvelle procédure collégiale pour se prononcer sur un processus de fin de vie. Pour ce faire, ils invoquent le fait que le docteur Eric Kariger, qui avait porté le processus de fin de vie ne travaillait plus au CHU de Reims.

Ils s’appuieraient en outre sur une évolution de la situation médicale de Vincent Lambert, qui se serait remis, selon eux, à déglutir depuis quelques mois.

Jurisprudence

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme statuait pour la première fois sur la fin de vie. Cet arrêt va donc devenir la jurisprudence de référence en la matière pour tous les membres du Conseil de l'Europe. "Dès qu'un Etat souhaitera modifier sa législation sur ce sujet, il devra examiner les principes solennellement posés dans cet arrêt", explique au Monde Nicolas Hervieu, spécialiste de la Cour européenne des droits de l’homme.

fme

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